Interview de Thierry Dutoit
Directeur du programme Numediart à L’Université UMons
On sait peu que Mons 2015 s’est mise en place dès 2004. Consacrée Capitale culturelle wallonne en 2002, la Ville de Mons annonçait quelques années plus tard son désir de déposer sa candidature au titre de Capitale européenne de la Culture. La culture faisait déjà partie des cinq axes prioritaires du Projet de ville. Il en résultait une véritable dynamique culturelle montoise et la presse parlait déjà d’une possible reprise de l’activité économique, autour du numérique, dans une Digital Innovation Valley.
À la faveur de ce contexte, un petit groupe de professeurs et de chercheurs de l’UMONS a décidé, dès 2005, de mettre sur pied un vaste programme de recherche. Thierry Dutoit, initiateur et aujourd’hui directeur du projet, s’en explique : « Ouverts à la culture, nous pressentions l’importance d’une collaboration entre l’art, la science, et la technologie pour le développement de produits et services liés au numérique, et nous avons rassemblé un ensemble de compétences essentielles pour la mise en œuvre d’un tel projet. Nous avons donc introduit le programme numediart dans un appel de la Région wallonne centré sur les programmes d’excellence prévus dans le plan Marshall. Il a rapidement reçu le soutien de la Région. Je suis très reconnaissant envers la Région pour la confiance qu’elle nous a accordée et je sais gré aux décideurs montois d’avoir, sans le savoir, orienté notre énergie créatrice vers Mons 2015. »
Quel manque est venu combler le projet numediart ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Thierry Dutoit : Nous nous sommes progressivement rendu compte que le développement de la créativité numérique se heurte principalement à trois obstacles : la complexité technologique, le manque de formation ad hoc, la difficulté de monter des projets de coproduction. Depuis 2007, nous nous sommes successivement attaqués à chacun de ces problèmes. Dans numediart, nous avons ajouté à notre mission de recherche une mission de soutien en ingénierie. C’est une demande récurrente des artistes et des entrepreneurs qui nous contactent : la faisabilité technologique d’idées complexes et le budget à y associer. Les réponses que nous pouvons offrir passent souvent par du conseil technique, éclairé par notre connaissance de l’état de l’art et des solutions de terrain (logicielles et/ou matérielles). Ensuite, seulement, nous pouvons proposer un travail plus en profondeur. Nous avons pour cela dû engager et former du personnel qualifié, capable de répondre rapidement à de telles de- mandes et disposant d’une maîtrise des outils technologiques actuels. …
Publié dans 10 ans de Numérique à Mons (éditeur : Technocité / rédacteur en chef : Vincent Delvaux)