No Lockdown Sonopoetics – Correspondances confinées [in progress] | #NoLA2020

Dans le cadre du projet Correspondances confinées, Transcultures et les Pépinières européennes de Création ont demandé à plusieurs auteurs de différents pays d’écrire pendant le confinement leurs impressions poétiques, réflexions, interrogations……) d’écrire pendant le confinement leurs impressions poétiques, réflexions, interrogations… Ces contributions « confinées » ont été centralisée au fur et à mesure via une plateforme Web, certaines sous forme « de « journal » ou « correspondance », d’autres sous forme de textes ou documents visuels, multimédia… selon l’humeur et/ou la nécessité.

No Lockdown Sonopoetics

Une sélection de ces textes lus par leurs auteurs, a fait l’objet de mise en son par l’artiste et producteur Paradise Now (Fr/Be) pour constituer l’album “No Lockdown Sonopoetics” et est déjà disponible à l’écoute sur le bandcamp de l’alter label Transonic. Ces « correspondances confinées » sont aussi ici celles entre l’écrit mis en voix et la création sonore à chaque fois adaptée aux spécificités de ces différentes pièces poétiques.

Cet album online se complétera au fur et à mesure des contributions/créations et sera édité au format CD + Livret, en 2021, sur l’alter label Transonic, dans sa série Sonopoetics dédiée aux créations mêlant poésie/littérature vivante et création sonore.

Maja Jantar + Paradise Now - Some first part

some

some stories take two generations to tell
some are two days long and three hours wide

some plants need two cycles to seed
some curl their roots up and let the wind drift them to another terroir

some seeds only sprout after fire has cracked them open
some after frost, or digestion and excretion

some bodies are bodies of water
some interconnect underground

some birds fly thousands of miles to nest
some never return

some let their young freefall from high cliffs to safety

some fish swim out to sea
some come back to fresh water

some mammals wander away to die alone
some hide to birth

some mothers carry their little ones close to skin, feather, fur, leaf, root
some leave them in others’ care

some stories take two generations to tell
some are hidden in our cells

so

some bodies are meant to walk on water

some bodies carry water within them in pouches under their skin
to journey

some bodies are meant to sink
some to float, some to drift

some to let water in
some to keep water out
some to let some water in and some water out

some bodies are water

some are cold some warm

some are fast some take their time

some froth, swirl, turn, pull back, overflow

some bodies change color
some texture, some scent, some shape

some bodies wax and wane

some shine, some reflect
some camouflage
some can only be seen by moonlight

so

Catrine Godin + Paradise Now - Entoure doiseaux

Au presque été, la moelle attend la cuisant,
goulue l’ivresse à plus soif de rayons fastes,
délire photonique à longue propagation,
un bain d’or régénérant l’essence comme
la chaleur éveille les sens…d’avoir froid encore
quand le pollen des peupliers neige la ville
amoncelle son floclonneux mirage au long
des rues, des trottoirs, couvrant l’herbe jusqu’à
la disparaître : d’avoir froid, au cœur pourtant
que tout autour palpite et vibre le vert
vif et gavé de soleil, les êtres, les créatures,
les choses.

Entouré d’oiseaux, au milieu des fleurs,
des fleurs à dire
…c’est si beau les fleurs, si brefs, si plein, ouvert
Comme certains mots sont brefs et pleins, ouverts,
De sens, de forces, de fragilité, comme les mains,
les fleurs ; nos fleurs à dire, longues à mourir,
leurs pétales écumant tant l’absence, le silence,
tous les espaces manquants,
les manquées aussi.

Christophe Bailleau + Paradise Now - Geologique

Calcium
Potassium
Sodium
Magnésium

Le minéral habite notre corps
circule dans les veines le magma des minéraux
Et notre tête est le volcan
Les sédiments par érosion
m’emmènent vers toi
Métamorphoses
Accumulations
Roches existantes
désagrégées
Certains mécanismes altèrent la pensée
mais toujours là le ruissellement
Toujours là le ruissellement

Les envies de toi sont stratifiées
Les regrets fossilisés
On peut voir le matériel d’origine à travers les couches de roches
et tes pensées
géologiques

Calcium
Potassium
Sodium
Magnésium

Biba Sheikh + Paradise Now - Give recompense

You have been working so hard.

No one worries about you.

You need protection

and feel not good enough, then got sucked into the machine.

So you look like a…Sepulcher….

A Body, not in the sense of dance.

It’s the machine

body… an apparatus

For the state.

‘This body that will die’ is how they view

you from the beginning…

And where is the burial?

In this country…?

There you are always

a foreigner…

In the aftermath of Covid 19,

Who will watch

out for you?

Who will give you

Money if you need it?

Put the force where there isn’t any…?

By remembering the sadness of opiate

addicts, now…suddenly thrust homeless, and

the street jargon of old junkies, by whom

we learn that the body is not the person…

but machine, malfunctioning…

Tomorrow’s whispering, « please lend a helping hand

she had a heart attack…

she ran out of gas…

there is no money…

I am five months late on

the rent. She is my

landlady… Help me pay her.

you don’t get it. There’s nobody…

there is tension…

The enzymes are in a hole.

« Give Recompense…

Philippe Boisnard + Paradise Now - Coronablabla

Jour 29 – 8h39 – Coronablabla

Et il annonce.
Et on écoute.
Et on critique.
Et on se parle.
Et on discute.
Et on se moque.
Et il parle encore.
Et on entend ce que l’on veut entendre.
Et il dit ce qu’il ne dit pas.
Et on se tait.
Et on se pose des questions.
Et il parle de légitimité sans écouter.
Et on répond légitimement sans légitimité.
Et on s’interroge sur la légitimité de ce qu’il dit ou ne dit pas.
Et il se retourne.
Et on ne le voit plus.
Et on reste là face à l’écran éteint.
Et il ne porte pas de masque.
Et on recherche des masques face à ce qu’il dit.
Et pourtant il parle avançant masqué.
Et on sait qu’on sortira toujours sans masque.
Et on ne sortira pas pourtant de ce qu’il faudrait sortir.
Et il ne sait pas quand on va sortir.
Et on sait qu’il ne sait pas.
Et pourtant il dit qu’on devra sortir même si on en est pas sorti.
Et on a plus rien à écouter que ce que l’on dit nous-même.
Et cela fait peur ce que l’on dit qu’il n’a pas dit.
Et il sait que l’on va parler sans qu’il ait dit ce qui nous préoccupe.
Et il se tait jusqu’à la prochaine fois.
Et on doit attendre un mois à parler entre nous avant qu’il ne nous parle de nouveau.
Et cela fait peur de se parler tant on a entendu ce qu’il n’a pas dit.
Et on se dit que c’est grave de se parler de ce qui n’est pas dit, mais que l’on dit tout de même.

Eric Therer + Paradise Now - Contrer le manque

Entre distance et distanciation,
il n’y a plus de creuset,
plus de creux où se lover
Mon seul contact physique se limite au clavier
Les pixels me laissent indifférent
Pour contrer le manque,
j’ai commandé une poupée en silicone sur Alibaba
J’ai introduit mon pénis dans ses cavités
après l’avoir enduit de désinfectant
J’écoute le son des karaokés de Corée,
des chants Tamoul,
un best of d’Abba
Je retrouve une humanité exempte de danger
dans le respect des consignes de sécurité

Nous informons
Nous compatissons
Nous comprenons
Nous déchiffrons
Nous attendons
Nous réclamons
Nous acceptions
Nous conservons
Nous maintenons
Nous avertissons
Nous déchiffrons
Nous séparons
Nous rassemblons
Nous gardons trace
Nous nous tenons
Nous tenons bon
Nous nous tenons

Il me tarde de retrouver les voies et moyens
d’une vie sociale épanouie

Werner Moron + Isa Belle & Paradise Now - Survie-Virus

Wuhan, narine humaine, chauve-souris, pangolin, marché sur internet, petit émoji grrr aux antipodes, nous ne sommes pas concernés. Les frontières se ferment. Le danger s’approche. Les mots s’hémophilisent. La parole est KO. L’humanité est comptée jusqu’à dix, les phrases, les explications sont rejetées par une première vague avec les gobelets, les masques et les corps disloqués sur une plage de pub. Porteur sain, confinement, pandémie, pénurie, papier cul, farine, fosse commune, chloroquine, discours du roi, du président, du voisin…

Se laver le dos des mains, lire Proust, apprendre l’anglais, ranger sa cave, ne pas se toucher le nez, s’attacher comme un chien de ferme avec une chaine d’un mètre au moins, gestes barrières, distanciation sociale, mesure d’exception, syndrome respiratoire sévère aigu, gouvernement d’exception, perte de l’odorat , état d’urgence perte de goût… Gel hydro alcoolique, petite goutte de sang sur le doigt, rue vide à 8h à 12h, à 17h, ciel soulagé, air dégagé, retour sur soi, bonne résolution , grandes vacances, peur panique, je t’embrasse si je veux, rebelle d’Ikea, personne à risque, applaudissement à 20 heures, personnel soignant, expert, virologue, psychologue, sociologue, immunité collective, ultra libéralisation, retour aux frontières, apéritif sur Skype, WhatsApp, Messenger, Rainbow, Zoom conférence…

Mort par noyade dans son propre corps, quarantaine, hôpitaux construits en 15 jours, hôpitaux préfabriqués sur les parkings, corps alignés sur les plages, printemps de rêve derrière la fenêtre, l’humanité est envoyée dans le coin, statistique, assistance respiratoire, chiffre d’affaire, amazone, PIB, crise sanitaire, crise économique, crise de nerfs, sans domicile, solitude, petite vielle dans un couloir buvant sa soupe en sachet au 15ème jour, magasin de bricolage, vedette en guitare sèche, chanteur d’opéra sur le balcon, avion au sol, n’embrasser personne, tousser dans sa manche, faire son pain, regarder le nombre de mort à 20h, Italie, chair de poule, les nuages ne s’arrêtent pas aux frontières.

Le virus : « à l’époque où je vivais dans un très confortable trou de cul de chauve-souris, je ne pensais pas au nouvel an chinois, à la mondialisation des hommes du 21ème siècle.
J’ai vu que je pouvais rentrer par le nez de cet homme. Je l’ai fait et ainsi de suite chaque fois que l’opportunité s’est présentée. Maintenant, j’avance sans haine et sans culpabilité, naturellement. Vous parlez de guerre, personnellement je suis prêt à me mettre à une table des négociations afin de créer la première fédération mondiale du vivant. Une organisation où les territoires et les identités de chacun sont respectés ».

Alexandre Castant + Paradise Now - Virus Varia

L’ennemi est là, invisible, paraît-il
Entre complotisme et parapluie
Monde orwellien, risques sanitaires et solidarité
Virus mutant et inquiétude mondiale

Faut-il y croire ? Encore ?
Faut-il le croire ? De ma fenêtre
Les rues sont vides
Les parisiens sont séparés/par une longueur

De deux pas

Les travailleurs indépendants n’ont plus d’argent
Les travailleurs clandestins n’ont pas d’argent
Les restaurants, les cafés et les commerces n’ont plus d’argent
Jusqu’à quand ? Les ondes semblent mauvaises

Paris se désemplit/déserté/dépeuplé
Dernière représentation ? Jusqu’à nouvel ordre
Dernière représentation… Avant ?
Isolés, repliés, reclus

Les manutentionnaires/devant un écran de silence/croient avoir pleuré

On meurt beaucoup maintenant
On a peur maintenant
On s’éloigne les uns des autres maintenant
Il faut lire, paraît-il, lire et écrire

Plus de gel hydroalcoolique,
Plus de masques, plus de médecins
Plus de départ/sauf/pour la traversée du Styx
Plus de gel : l’Hydre est diabolique

J’ai froid, je tremble, je n’ai pas de masques et nous tousserons ensemble

Panique dans la rue d’Elia Kazan ? À voir
Dès que l’électricité se rallumera
Dès qu’internet à nouveau marchera
Dès que le jour reviendra

L’avenue de la Grande-Armée ? filmée comme une absence ?
Les images de Jean-Pierre Melville mises à part
Il y a une histoire du cauchemar/et il s’en croyait protégé,
Pourtant/elle avait été peinte par/le royaume en exil/de l’éléphant noir à l’écharpe brodée

Et si les plantes en plastique se déshydrataient aussi ?

Alexandre Castant

Philippe Baudelot + Paradise Now - Quelques heures en avril

L’instant épouse l’ombre avant qu’elle s’effondre. Il cherche l’évidence aux confins des effacements. Il traque l’illusion dans les recoins des séductions. Il ne raconte pas. Il observe, contemple, s’abandonne au bruit des paroles. Il s’y noie sans se soucier où cela le conduit. Il suspend son regard au parfum de fleurs tôt écloses. Il s’efface, indifférent au temps comme le temps à lui-même. On entend la rue déserte. Le long des murs, des églantiers troublent des cambriolages . Accrochées aux balayages des contrevents, des araignées s’émerveillent de diableries. Elles raillent l’alternative annoncée à venir. Des auscultations persistantes tamisent de troubles les phrases et des corps. La régalade du verbe célèbre l’insignifiance. Des approbations interrompent les disparitions. La mémoire revient sur les ventres et les rêves disparus. L’œil s’étonne de la patience des lombrics. Je mastique la douce viande. Accrochées aux langes des inquiétudes, les mauvaises herbes s’émerveillent. Elles soulignent leurs pirouettes. Les bousculades de la hâte tamisent le soleil. Il pointe des rayons chavirés. L’équipée des rivières se fait inquiétante. Une chouette s’envole. Voleuse de nos songes, elle décroche et dérobe nos souvenirs,. Une plainte se mesure aux alternances nocturnes. Le moment surgit du présent. Sa fièvre se répand dans les futaies. Des tortillons de terre débordent des herbes. Les impacts des espoirs s’écaillent sur les cailloux. Ils abandonnent des éclats . Une femme se dénude. Toute. Elle s’inquiète de sa peau piquetée de gouttelettes. Peu emportent les iniquités lippues. Leurs impostures se perdent dans le matin qui paresse. La destruction s’empare du sensible. Les initiés se perdent dans leurs futilités. Des colverts se fondent dans d’absurdes démences. Les passants tombent au fond de tombeaux énigmatiques, à jamais ouverts. Des enfants se lancent dans des rondes. Ils dérivent vers des marelles effacées. Ils se rient des guérillas et des collisions. Insistantes, dépliées, de langues exquises en incursions, les peaux des femmes se gorgent de longues lampées d’eau. Elles roulent, maîtresses aux lectures volubiles, repues dans la perpétuation des lustres. Un flot de jupes s’en empare. Des murmures s’entrelacent dans la chaleur précoce. Impératives, flambantes de cadences, les jambes labourent les doléances de l’inattendu. Au delà de son dos, j’enserre des horizons alcoolisés. Nos chevelures se félicitent de ces concupiscences vigoureuses.

Nina Živančević + Paradise Now - Njen glas kao smrt

Like the old age it calls in whispers, essential like Quevedo’s or Sevedo’s or Camoes’s it sounds like my own voice
So that I don’t drop a tear at leaving my native soil
She lets it drop instead of me and perhaps she doesn’t
Cause she is my predictable or perhaps unpredictible „I“ that
Part of me which cries around midnight without a penny
Without hope the part which lives the living death
and which like the old age calls in whispers, essential like Quevedo’s or Sevedo’s or Camoes’s
so truly, I tell my people
why do you need another Alvaro when Ricardo Reis tortures
everyone around here on daily basis?
Why do you need an extra Cairos when Fernando has already been
causing all that turmoil in our city?

Sometimes it seems to me when I visit her and she’s asleep, it feels
Like I myself should stay awake
Sometimes when I fall asleep she’s there to listen to
Her own breathing in my own lungs
She’s that better part of me as I am her sad and bad younger sister
However, I will rise up from her dark and heavy armor taken from Osiris
We know though that it is she who cleans the words
Which I had collected and then put together
And in a shool book future generations will have a mighty task
To distinguish our poems as we always manage to trick the readers
As when one reads my books in translation, the translation bears
Her voice
As she softens and then whispers in my own
In those books she translated into hers…

They call me Mina
And her, they call Nina
And sometimes this one person doubles
While becoming a gentle persona on her own

Sylvie Santi + Paradise Now - Nos Yeux

On dit que mourir c’est renaître de l’autre côté
C’est pourquoi… je suis allée jeter un œil….

Et c’est à ce moment là que mes yeux sont devenus silencieux

Et dans l’obscurité, nos yeux se projettent infiniment plus loin

Que si nous devions nous envoler nous le pourrions que dans la nuit la plus totale en ouvrant la bouche… Ce sont nos yeux qui nous envolent dans le ciel ..Que si l’on pouvait crier assez fort pour que notre cri puisse atteindre les lieux de notre corps qu’il ne peut parcourir…

Si nous pouvons voir sans être vus c’est parce que rien ne voit ni n’entend notre vue La nuit la peau qui nous recouvre est une paupière et le jour, un œil… Nous croyons ouvrir et fermer les yeux mais nous ne faisons que ouvrir notre corps au monde… Nos yeux se projettent pour mourir à l’horizon et pour pouvoir refaire le monde à tous les coups de soleil qui nous éclairent. Je l’ai vu… je l’ai vu à cet instant même il feuilletait entre mes phrases j’ai failli le laisser sur le rebord.

Maria Malinovskaya + Paradise Now - We kindled a fire

Maria Malinovskaya est une poétesse d’origine biélorusse qui écrit en russe. Elle est doctorante en Poésie contemporaine à la National Academy of Sciences of Belarus et auteur de deux livres. Le premier, “Kaimaniya” (2020), un projet documentaire et recueil poétique, est basé sur le discours authentique de personnes atteintes de troubles mentaux. Le second, “The Movement of Hidden Colonies” (2020), comprend à la fois des poèmes linguistiques et documentaires.
La poésie de Malinovskaya a été publiée dans de nombreuses anthologies et magazines et traduite en anglais, espagnol, italien, lituanien, ukrainien, biélorusse et polonais. Elle participe au European Poetry Festival (Royaume-Uni, 2019), au Nordic Poetry Festival (Norvège, 2019), à la European Camarade (Lituanie, 2019).
Son poème « Drapeau blanc-rouge-blanc », basé sur les événements entourant les manifestations biélorusses, a remporté l’un des principaux prix de poésie écrite en langue russe – le prix Poesia (2021).
Elle est également lauréate du Prix Scrupul de la critique littéraire (2022). Elle a traduit en russe un large éventail de poètes contemporains américains, britanniques, africains et indiens, tels que Lyn Hejinian, Charles Simic, Steven J. Fowler, Christopher Okemwa, Mangalesh Dabral et bien d’autres.
Elle est fondatrice et rédactrice en chef du magazine de poésie multilingue RADAR et co-rédactrice en chef du magazine littéraire et analytique Cirk Olymp.

Production