17.12.2020 > 16.01.2021 | Des mouvements que je n’aurais jamais pu faire – Pierre Larauza ! – Tour à Plomb (Be)

17.12.2020 > 16.01.2021 | Des mouvements que je n’aurais jamais pu faire – Pierre Larauza ! – Tour à Plomb (Be)

Pierre Larauza (artiste interdisciplinaire, co-fondateur du collectif t.r.a.n.s.i.t.s.c.a.p.e)  présente au Centre Tour à Plomb (Bruxelles) un travail tridimensionnel qu’il qualifie de « sculpture documentaire » prenant la forme de reconstitutions historiques grandeur nature reproduisant des mouvements historiques et des faits-divers mass-médiatisés qui l’ont particulièrement marqué : d’un geste sportif culte à une bavure policière raciste. Quatre mouvements symboles d’invincibilité, d’inventivité, d’iniquité ou encore d’interdit, qui donnent lieu ici à quatre installations plastiques. Chaque sculpture documentaire décompose fidèlement ces mouvements iconiques et fige ainsi dans l’espace-temps une seconde emblématique d’un fragment du réel : un portrait en sculpture présenté comme une alternative iconoclaste à la médiatisation de masse faussée, plate et désincarnée de la réalité.

« Ces oeuvres sont élaborées à partir d’un travail d’investigation, qui inclut la rencontre de personnes clés y compris les protagonistes (du sauteur en longueur Mike Powell à la patineuse française Surya Bonaly en passant par Samaria Rice, la mère de l’enfant tué par un policier à Cleveland en 2014), couplé à l’analyse de documents d’archives de natures hétérogènes (archives sonores, images de vidéosurveillance, images télévisées, vidéos amateurs, rapport de police, etc.). De ces témoignages et données récoltées, ne figure, dans les sculptures documentaires présentées au public, que le minimum nécessaire pour comprendre la trajectoire du mouvement physique en tant que tel. (…) Les informations présentant le contexte où sont nés ces mouvements ne sont pas inscrites dans la sculpture en tant que telle ; elles appartiennent au paratexte de l’oeuvre, à son savoir latéral : dans le cartel des oeuvres et plus encore dans l’ouvrage dédié les accompagnant, tel le contre-champ documentaire de la sculpture documentaire. L’évolution de ces sculptures au fil des témoignages et enquêtes menés transforment les œuvres en processus et, inversement, ce processus en œuvre. Qu’il s’agisse d’un mouvement record, d’une invention « chorégraphique », d’un mouvement interdit ou d’un mouvement raciste (ou considéré comme tel), ces mouvements reproduits comblent une image manquante, celle qui m’a manqué, celle qui vous permet de comprendre une image avec son propre corps. »

Pierre Larauza

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