01 > 05.2018 | DISNOVATION.ORG – Artiste en Résidence @ Université Catholique de Louvain

01 > 05.2018 | DISNOVATION.ORG – Artiste en Résidence @ Université Catholique de Louvain

A l’occasion de l’année Louvain 2017-2018 consacrée aux mondes numériques, Transcultures a proposé l’artiste Nicolas Maigret et le groupe de travail DISNOVATION.ORG pour un résidence et un séminaire avec une quinzaine d’étudiants de l’Université Catholique de Louvain-La-Neuve.

Le projet a été assisté par Jacques Urbanska, chargé des projets art(s) et numérique chez Transcultures et avec l’apport et l’aide technique de l’artiste Franck Soudan.

Explorer les boites noires du numérique

Dans cet exercice de « rendre visible », il y a souvent chez les artistes qui interrogent les cultures numériques, une véritable volonté de transmettre. S’ils ne prennent pas le numérique pour acquis, s’ils le mettent en doute, s’ils révèlent ce que les technologies changent dans notre vie, c’est avant tout pour que les publics puissent « comprendre », « s’approprier ces logiques », « trouver du sens ». Cette volonté d’accessibilité a ainsi structuré le séminaire.

A travers des moments de réflexion et des mises en pratique où les étudiants on pu conceptualiser et expérimenter concrètement. La résidence/séminaire leur a « donné des clés de connaissance ». Les réalisations des étudiants ont été des traductions tangibles de ces explorations de boites noires des technologique, développées avec « les moyens du bord ». Finalement, les étudiants eux-mêmes sont devenus des vulgarisateurs des connaissances acquises lors du séminaire. Un peu comme Aram Bartholl qui crée des sculptures à base de captcha ou Erica Scourti qui compose de la poésie à partir des suggestions que son smartphone lui soumet quand elle écrit ses SMS.

Nicolas Maigret a envisagé ce séminaire artiste en résidence comme « un laboratoire commun dans lequel il se mettait lui-même, au même titre que les étudiants, en situation d’apprentissage, de doute, d’exploration. Il n’y avait pas d’un côté celui qui apporterait le savoir et ceux qui tenteraient de le comprendre, de se l’approprier, de le mettre à l’épreuve. C’était très important pour l’artiste de sortir de ce modèle d’apprentissage pour plutôt essayer, ensemble, de tirer du sens, de produire des expériences et des formes.

Une exposition au Musée L (08 > 13.05.2018) et le site Web blackbox.institute ont été mis en place pour clôturer la résidence.

Participants : Aida Bennafla, Madeleine Blondiau, Elie Bok, Alessandro Cierro, Arnaud Claes, Juliette Clarinval, Juliette Delgrange, Frederic Doisy, Amandine Folie, Robin Guerit, Romain Javaux, Yohan Lambay, Gwenael Laurent, Alex Mattenet, Elisa Thomas, Amandine Weykamp…

A noter également que 3 projet du groupe DISNOVATION.ORG ont pris place dans l’exposition du Festival Transnumériques #6 | Ecritures Numériques du 23.03 au 13.05.2018 au Musée L.

Une boîte noire, ou boîte opaque, est la représentation d’un système sans considérer son fonctionnement interne (que ce soit un objet mécanique ou électronique, un organisme, une personne, un mode d’organisation sociale, ou n’importe quel autre système).

Ce fonctionnement interne est soit inaccessible (ce qui est semble-t-il l’utilisation première, qui reste courante), soit omis délibérément (c’est alors un outil théorique qui permet de choisir d’étudier exclusivement les échanges extérieurs).

Le fonctionnement de la boîte noire n’est donc appréhendé que sous l’angle de ses interactions : « Ce qui — en dernière analyse — justifie l’attitude ludique, c’est que le seul moyen concevable de dévoiler une boîte noire, c’est de jouer avec. » (René Thom).
La boîte noire est représentée de façon élémentaire en affichant les entrées et les sorties mais en masquant le fonctionnement interne. Tout peut être représenté sous forme d’une boîte noire : un transistor, un algorithme, un réseau comme internet, le fonctionnement d’une entreprise ou les relations humaines au sein d’un groupe.

Le contraire d’une boîte noire, dit boîte blanche, est un système dont les mécanismes sont visibles et permettent d’en comprendre le fonctionnement. Une bicyclette illustre bien ce type de système parce que, contrairement à ce qui se passe avec une boîte noire, les mécanismes de propulsion, de guidage, d’adhérence et de freinage sont visibles au premier coup d’œil.

DISNOVATION.ORG (Fr/Pl/Int.)

Groupe de travail basé à Paris et initié par Nicolas Maigret (Fr) et Maria Roszkowska (Pl/Fr), DISNOVATION.ORG se pose au croisement entre art contemporain, recherche et hacking. Les membres développent des situations d’interférence, de débat, et de spéculation visant à détourner l’idéologie de l’innovation afin de stimuler l’émergence de récits alternatifs. Ils ont récemment édité The Pirate Book, une anthologie sur le piratage de contenus culturels.

Maria Roszkowska (Pl/Fr) Graphiste polonaise installée à Paris, elle a été chercheuse associée à l’EnsadLab Paris. Entre 2010 et 2014, elle rejoint Intégral Ruedi Baur, un studio français de design graphique culturel. En 2013, elle a conçu et coordonné Do not Brand My Public Space! pour Lars Müller Publishers, une recherche de 3 ans sur la question des villes appliquant des stratégies de branding. Elle est l’auteure, avec Nicolas Maigret, de The Pirate Book.

Nicolas Maigret (Fr) s’intéresse aux dispositifs numériques : l’intelligence artificielle, les algorithmes, les objets connectés, etc. Il tente de rendre tangibles des réalités qui restent cachées dans les interstices des technologies.  Depuis une quinzaine d’années, il expose dans ses oeuvres solo ou collaboratives, le fonctionnement interne des médias, à travers une exploration de leurs dysfonctionnements, limites ou seuils d’échecs qu’il développe en œuvres immersives, ambiguës et critiques. Il dit qu’« avec le passage au numérique, il y a une mise à l’écart entre ce qui est opérant dans ces objets et ce qui est visible de l’extérieur. En tant qu’artiste, mais cela pourrait être le travail d’un théoricien, cela m’intéresse de rendre visible et expériençables ces logiques internes. » Nicolas Maigret s’interroge donc sur ces objets, sur ce qu’ils opèrent dans notre quotidien, sur ce qu’on pense qu’ils font, sur ce qu’ils font sans l’annoncer…

Production

  • UCL Culture en collaboration étroite avec Transcultures.
  • Avec l’aide de l’UCL et du Musée L.
  • En partenariat avec les Pépinières Européennes de Création

Plan