Article | Ambiances et paysages audio urbains, questions à Philippe Franck | par Claire Azéma – Revue Design Arts Medias (Fr)

Article | Ambiances et paysages audio urbains, questions à Philippe Franck | par Claire Azéma – Revue Design Arts Medias (Fr)

Ambiances et paysages audio urbains, questions à Philippe Franck, artiste sonore, chercheur et curateur…

Claire Azéma : En parallèle du numéro 5 de la revue DAM, consacré aux Médialités du paysage, nous avons souhaité ouvrir la réflexion à la question des pratiques artistiques audio au travers d’une rencontre avec Philippe Franck spécialiste de l’art sonore. Une des questions à laquelle notre équipe de recherche s’intéresse à propos du paysage touche à la manière dont il s’adresse à nos sens. Ainsi le paysage n’est-il pas simplement une image visuelle, il est aussi constitué de sonorités qui modulent et intègrent notre vécu du paysage.

Philippe Franck, vous êtes directeur/fondateur du centre des cultures sonores et numériques Transcultures et du festival des arts sonores City Sonic tous deux basés en Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi que directeur des Pépinières européennes de Création, également chercheur, critique et créateur en art sonore, et c’est en cette qualité multiple que votre point de vue nous intéresse.

Tout d’abord, vous êtes vous-même créateur d’art audio et intermédiatique, depuis une bonne trentaine d’années, cela signifie que vous créez des pièces sonores pour elles-mêmes mais aussi pour des environnements physiques ou virtuels, réels ou imaginaires, pour les autres. Lors de la préparation de cet entretien, vous avez évoqué l’idée de « paysage sonore », pourriez-vous nous l’expliquer ?

Philippe Franck : Cette notion a été conceptualisée par le compositeur et théoricien canadien Raymond Murray Schafer qui est aussi le père de la notion d’ « écologie sonore » et ce dans son ouvrage fondateur The tuning of the world (littéralement l’accordage du monde) publié en 1977 et traduit en français par « le paysage sonore ». Il y étudie l’environnement audio en mêlant les aspects artistiques mais aussi scientifiques et sociaux avec dans sa conception de l’écologie sonore une visée à la fois descriptive (répertorier et décrire des sons du monde bien au-delà de la musique et de ses agencements) et prescriptive (alerter et lutter contre les méfaits – et ce déjà dans les années 70 – d’une pollution sonore grandissante).

Lire la suite sur le site de la Revue – Design Arts Médias

Claire Azéma fait partie du comité de rédaction et participe à ce titre à la programmation des thèmes des numéros de la revue Design Arts Médias. Elle est agrégée d’arts appliqués. En 2022, elle est doctorante en arts plastiques : recherche fondamentale et appliquée, allocataire-moniteur-normalienne à l’UFR des arts plastiques et sciences de l’art de l’Université Paris I.

Revue scientifique Design, Arts, Médias - DAMPress

DAMPress est une coopérative éditoriale dont les productions s’inscrivent dans les champs du Design, des Arts et des Médias. Sa finalité est de favoriser une pensée critique à l’égard de ces domaines pratico-théoriques et de rendre accessibles ce savoir. Elle se reconnaît ainsi dans la philosophie des communs.

À ce jour, elle édite :

Catherine Chomarat-Ruiz, Professeur à Paris Panthéon Sorbonne est à l’initiative de la Revue Design Arts Médias qu’elle coordonne actuellement (Directeur de publication José Moure, Paris 1 Panthéon-Sorbonne). La revue fête ses deux années d’existence avec son numéro 5. Elle propose deux numéros par an, un au printemps et le second en automne.

Design, Arts, Médias est une revue en ligne dont l’ambition est d’interroger ces trois domaines pratico-théoriques en les considérant séparément ou, mieux, dans les frictions qu’ils entretiennent. C’est dire qu’elle n’entend pas se restreindre à tel ou tel champ du design, des arts et des médias. Elle encourage au contraire une entrée comparatiste dans les questions soulevées, et demeure favorable à tout questionnement pluri, inter, voire transdisciplinaire. Cette ouverture se mesure aussi au fait que, francophone, elle accueille néanmoins des articles écrits dans la langue d’origine des auteurs.

Design, Arts, Médias demeure « biface » car, selon les rubriques, elle fonctionne de façon académique ou plus souple. Les « Dossiers thématiques », qui paraissent au rythme d’un ou plusieurs dossiers par semestre, sont constitués à partir d’un « Appel à contributions » auquel répondent des propositions. Celles qui sont retenues par les responsables éditoriaux du dossier assistés du Comité de rédaction donnent lieu à un article qui est ensuite soumis à une lecture en double aveugle.

« Critiques » comprend des critiques de projet, d’expositions, de livres qui arrivent au gré des événements et de l’actualité éditoriale. Les critiques peuvent cependant concerner des ouvrages qui retrouvent une forme d’actualité. Ces articles engagent leur auteur de façon personnelle et ne sont pas évalués. Ils sont simplement soumis à l’accord du Comité de rédaction.

« Paroles d’auteurs » est une rubrique destinée à publier des entretiens (écrits, éventuellement filmés) et des cycles de conférences (filmées éventuellement écrites) afin de partager et valoriser le travail accompli auprès de la communauté de chercheurs, de professionnels, d’étudiants d’amateurs intéressés par le design, les arts, les médias. Leur publication est uniquement soumise à l’accord du Comité de rédaction.

« Varia » accueille des articles au fil de l’eau, évalués ou uniquement soumis au Comité de rédaction. Ils sont évalués quand ils émanent de chercheurs confirmés, et ne le sont pas quand ils ont été explicitement écrits, avec l’aide d’un enseignant ou d’un directeur de thèse, par de jeunes chercheurs. La rubrique concerne aussi des productions artistiques, ou de design, mises en images et contextualisées.

Design, Arts, Médias se veut accessible à tous, donc gratuite. Sa finalité est de constituer une sorte de commun éditorial. Elle dépend de l’investissement, à titre gracieux, du rédacteur en chef, des membres du Comité de rédaction, du Conseil scientifique et, en tout premier lieu, des auteurs qui lui confient leur texte.