16.08 > 14.09.2025 | Résidence Prince Charming – Maladita + Angéle Verbeeren (Be) | Couvent d’Hautrage (Be)

16.08 > 14.09.2025 | Résidence Prince Charming – Maladita + Angéle Verbeeren (Be) | Couvent d’Hautrage (Be)

Au cours de cette résidence, le duo d’artistes Maladita s’ancre dans l’iconographie médiévale et baroque pour interroger la représentation des figures féminines dans l’histoire et la manière dont elles sont perçues aujourd’hui. Comment l’image de la sainte est-elle abordée dans l’art contemporain ? L’est-elle seulement ?

Les représentations de martyres, l’héroïsation de femmes consacrées à une cause qui les dépasse, leur résistance face aux pouvoirs en place, leur refus de mariages forcés, leur effacement dans les récits modernes, mais aussi la persistance de certains archétypes féminins, nourrissent sa réflexion.

Avec humour, irrévérence et une forme de décalage assumé, le projet My Prince Charming de Maladita détourne ces références. Loin d’un discours centré sur un « je » ou un « nous » identifiable, elle propose une prise de parole éclatée, presque universelle, qui vient troubler les codes et jeter un pavé dans la mare.

La jeune plasticienne Angéle Verbeeren s’occupera de l’animation des marionnettes.

Prince charming

Les saintes seront réalisées en papier mâché, en taille réelle. Elles seront au nombre de sept, mises en mouvement par un mécanisme motorisé et présentées dans un théâtre en carton aux allures baroques ou néoclassiques. La scène sera complétée par un éclairage syncopé de néons roses fluorescents, une boule à facettes et des chansons disco interprétées par des voix féminines.

Pour nourrir leur travail, le duo d’artistes s’est plongé dans les légendes siciliennes afin de faire revivre Agathe, qui refuse un homme et est envoyée au bordel avant d’avoir les seins arrachés avec une pince, et Lucie, qui préfère s’arracher les yeux plutôt que de se marier.

Sainte Nathalie et Sainte Aurélie sont également représentées, dans un esprit d’autoportrait et d’autodérision. Le projet prend racine dans des questions ludiques que les deux artistes se sont posées un jour d’orage : qui sont les saintes auxquelles elles doivent leurs prénoms ? Dans quelle mesure leur imaginaire est-il habité par leurs histoires ? Quelles lignées féminines ont-elles intégrées, consciemment ou non ?

La scénographie inclut également une installation d’objets de dévotion disposés dans des distributeurs automatiques éclairés par des néons roses. Bougies, porte-clés, bouteilles, préservatifs, casquettes, T-shirts, savons, reliques ou bibelots à l’effigie des saints composent une sorte de célébration ou de commémoration contemporaine, évoquant les autels domestiques et les produits dérivés que l’on croise dans les rues de Naples ou d’autres villes fortement imprégnées de religiosité.

L’installation s’inspire du détournement propre aux lieux touristiques comme le Vésuve ou d’autres sites de mémoire, où le poids historique ou sacré devient prétexte à la consommation. Elle prendra pour titre « Lupanar », en hommage aux femmes qui peuplaient le bordel situé au pied du volcan.

Maladita (Be)

Maladita est un duo d’artistes formé par Aurélie Bay et Nathalie Hannecart, plasticiennes et photographes basées en Belgique. Issues respectivement des Académies des Beaux-Arts de Charleroi et de Namur, elles cultivent une pratique hybride mêlant photographie, dessin, vidéo, installation et édition d’artistes.

Depuis plus de six ans, elles développent ensemble un travail à quatre mains, à la fois engagé, ironique et profondément ancré dans une relecture critique du féminin, des récits religieux et des mythes populaires. Leurs œuvres convoquent aussi bien l’autoportrait, la dérision et la mise en scène que des matériaux pauvres et symboliques.

Elles ont exposé en Belgique et à l’international (France, Espagne, Portugal, Brésil, Chili…) et figurent dans plusieurs collections publiques, notamment au Musée de la Photographie de Charleroi et à l’Artothèque des Chiroux à Liège. En 2023, elles reçoivent le prix « 4 mains et plus si affinité » de la galerie Vertige (Bruxelles) et, en 2024, leur livre Pedro est sélectionné pour le Prix du livre d’auteur aux Rencontres photographiques d’Arles.

instagram.com/maladita______________________

Aurélie Bay (Be)

Artiste plasticienne belge née en 1981, basée à Bruxelles. Formée à la photographie, à la sculpture, au dessin et à la vidéo aux Académies des Beaux-Arts de Charleroi et de Molenbeek-Saint-Jean, elle développe une pratique transdisciplinaire, souvent empreinte d’autodérision, de narration personnelle et de références à la culture populaire ou religieuse.

Sous l’alter ego Maladita, elle interroge avec mordant les constructions sociales du féminin, les récits de martyres, les lignées invisibles et les dispositifs de pouvoir. À travers des installations mêlant matériaux pauvres, imagerie baroque, objets de dévotion détournés et musique pop, elle met en scène des figures hybrides, grotesques ou sacrées, qui oscillent entre vulnérabilité et résistance.

Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions en Belgique et à l’international (France, Espagne, Croatie, Canada, Portugal…), ainsi que dans des centres d’art tels que Le Vecteur, Exit11, le Musée de la Photographie de Charleroi ou La Châtaigneraie. Elle est également coautrice de plusieurs microéditions et fanzines, et lauréate de divers prix dont le Prix de la Jeune Sculpture (2020) et le Prix du livre d’auteur aux Rencontres d’Arles (sélection 2024).

aureliebay.com

Nathalie Hannecart (Be)

Photographe belge basée à Namur, où elle vit et travaille. Après une formation initiale en philologie romane à l’UCL (1998–2003), elle s’oriente vers la photographie et obtient son diplôme à l’Académie des Beaux-Arts de Namur (2010–2019).

Son travail en photographie argentique et en procédés alternatifs (cyanotype, photogrammes) explore les traces, les palimpsestes et l’empreinte du temps dans les environnements urbains et industriels. À travers l’appareil, elle scrute les murs, s’intéressant à ce qui sourd sous la matière et à la relation entre présence et absence.

En 2015, elle co-fonde l’Atelier 22 à l’Université de Namur, un laboratoire de photographie argentique dédié aux pratiques analogiques et à la transmission, qu’elle coordonne toujours aujourd’hui.

Elle a présenté plusieurs expositions personnelles, notamment « Orfeo » au Brésil (2024) ou « La nuit remue » au Delta à Namur (2021), et participe régulièrement à des expositions collectives en Belgique et à l’international (Espagne, Croatie, Chili, Portugal, Canada…). Son travail figure dans plusieurs collections publiques, notamment à l’Arthotèque de Liège et à Émulation (Liège).

Elle développe également une pratique collaborative au sein du collectif Aspëkt et du duo Maladita, mêlant photographie, dessin, vidéo, installation et microédition.

nathaliehannecart.be

Angèle Verbeeren (Be)

Angèle Verbeeren est étudiante à l’école supérieure des arts ARTS² (Carré des Arts) à Mons, en option arts numériques et image dans le milieu.

Passionnée par les films et les dessins animés, elle privilégie une esthétique colorée, douce, poétique et absurde. Elle s’attache à observer les petites choses du quotidien et à redonner vie aux éléments oubliés : souvenirs ou déchets.

Par ses créations en arts numériques, elle cherche à rendre ces fragments toujours plus vivants.

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