07.11.2024 | Soirée Dada/Non Dada – expérimentations sonores, poétiques et visuelles | L’An Vert (Liège – Be)

07.11.2024 | Soirée Dada/Non Dada – expérimentations sonores, poétiques et visuelles | L’An Vert (Liège – Be)

Sous le titre Dada / Non Dada, Transcultures vous invite à une soirée entièrement placée sous le signe de l’expérimentation sonore et visuelle. En première partie, le duo Barsics & Ink (Catherine Barsic + Stephane Ink) avec son projet Data, qui propose une plongée dans un univers électro-performatif où se croisent narration, traitements sonores et textures numériques, puis le projet Dada Terminus (Christian Leroy, Isa.Belle, Eric Therer, Fred Chemama), qui fait dialoguer piano, électronique, poésie et images dada/surréalistes.

Entre laboratoire sonore, ciné-concert déviant et performance poétique, cette soirée à L’An Vert invite à bousculer les habitudes d’écoute et à célébrer l’esprit libre et irrévérencieux de Dada.

Dada Terminus

Dada Terminus est une installation audio-visuelle construite à partir d’un corpus de films dadaïstes et surréalistes pour la dimension visuelle, retravaillés, transformés et recomposés par Fred Chemama. La partie sonore prend la forme d’une bande originale où se tressent musique électronique, piano et éclats de textes poétiques.

Dada Terminus est le dernier projet multiforme créé par Philippe Franck (créateur sonore et intermédiatique, auteur… et directeur de Transcultures) avec Christian Leroy (compositeur, pianiste et ciné-concertiste) qui a repris, avec le reste de l’équipe, le projet au décès de Philippe Franck en janvier 2025.

À l’origine, le projet s’est esquissé sous la forme d’une série d’une dizaine de « comprovisations », mêlant piano, paysages sonores et poésie inspirée par les mouvements Dada et Surréaliste, de Tristan Tzara à Paul Éluard, en passant par Paul Nougé. Ces performances hybrides exploraient la frontière mouvante entre composition écrite et improvisation, texte parlé et matière sonore.

L’artiste Isa*Belle est ensuite venue enrichir ce voyage audio-poétique, où se rencontrent voix, piano et électronique, en y apportant la dimension vibratoire de ses bols chantants et de ses gongs. Cette expérience immersive est soutenue par une mise en lumière en direct, conçue et opérée par le créateur visuel et multimédia 眯腊 (mira), qui dialogue avec les images projetées et la musique.

À la suite du décès inattendu de Philippe Franck, le poète sonore et performeur Eric Therer a, lui aussi, rejoint l’aventure Dada Terminus afin d’y insuffler sa voix, prolongeant ainsi l’esprit de recherche, de liberté et de décloisonnement cher à ses initiateurs.

À partir d’un ensemble de textes lus ou incarnés à voix haute par Eric Therer, Christian Leroy développe en direct des climats sonores au piano, auquel il adjoint à l’occasion un synthétiseur. Sur ces trames se posent les interventions d’Isa*Belle aux bols chantants – tibétains, vietnamiens et en cristal. Chaque pièce garde une grande part d’imprévu, faisant de ces « comprovisations » autant de petites scènes mouvantes, tour à tour impertinentes, ludiques ou plus chaloupées.

Les textes de figures majeures du mouvement (voir extraits et références en fin de dossier) sont soumis à des traitements résolument dadaïstes : cut-up, remix, collage, jusqu’à flirter, pour certaines pièces de Hausmann et Ball, avec la pure poésie phonétique. Un court détour historique, nourri de documents décrivant Dada et le Surréalisme (notamment par André Breton), s’intègre lui aussi à la performance et offre aux spectateurs peu familiers de ces références quelques repères pour mieux en saisir les enjeux.

Sur le plan visuel, 眯腊 intervient en direct avec sa « Fōz Machine », dispositif de captation/projection interactive qui s’adapte à tous les espaces. Il crée ainsi une forme de « mapping » en temps réel durant la performance, en n’utilisant que des objets incandescents ou lumineux, prolongeant le geste sonore dans un flux d’images en constante métamorphose.

Philippe Franck (Be/Fr)

Sous le nom de Paradise Now, Philippe Franck développe, depuis le début des années 90, un trajet artistique multiforme dans une démarche prospective et volontiers collaborative. Il a réalisé de nombreuses musiques de chorégraphies, expositions, performances interdisciplinaires, vidéos (notamment pour Régis Cotentin, Hanzel & Gretzel ou encore Thomas Israël), dispositifs multimédia (avec les artistes numériques, Philippe Boisnard, Marc Veyrat, art2.network).

En 2014, Philippe Franck a co-réalisé le film Bernard Heidsieck, la poésie en action (qui a également fait l’objet du livre-coffret DVD Variations sur Bernard Heidsieck).

Outre ses collaborations avec la performeuse holistique Isa*Belle (plusieurs installations et performances corps/son depuis 2005), Paradise Now travaille également avec les musiciens électroniques Christophe Bailleau (le duo Pastoral), Gauthier Keyaerts (au sein de Supernova), Stephan Dunkelman, Christian Leroy, Didié Nietzsche, la vocaliste/performeuse Maja Jantar ainsi que plusieurs poètes (dont Ira Cohen, Gerard Malanga, Werner Moron, Eric Therer, Catrine Godin, Habiba Sheikh…). Depuis 2021, il a rejoint le collectif hypermédia Société i Matériel pour lequel il est en charge de la dimension sonore et poétique.

On retrouve ses productions discographiques notamment sur les labels Transonic, Optical Sound et Sub Rosa. Philippe Franck était le fondateur et directeur artistique de Transcultures jusqu’au jour de son décès, le 27 janvier 2025.

paradisenow.be
philippefranck.eu

Christian Leroy (Be)

Compositeur, pianiste, interprète de ciné-concerts, depuis plus de quarante ans, Christian Leroy commence très tôt à accompagner des films muets. Il explore ainsi le répertoire du cinéma silencieux en improvisant sur près de deux cents films. Sa capacité à mêler les éléments de la musique classique et de la musique électronique est une de ses particularité tout à fait singulière. Il se produit régulièrement en ciné-concert, tant en Belgique qu’à l’international, sur les scènes de nombreux festivals et institutions en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud.

Outre ses compositions pour le cinéma muet, Christian Leroy a écrit une cinquantaine de musiques de films : animation, documentaires, films d’auteur sélectionnés et primés dans de grands festivals — Rome, New York, Istanbul, Hyderabad, Taïwan, Porto, Cannes, Clermont-Ferrand, Berlin, Toronto, Annecy, Bogotá, Montecatini, Bruxelles, Namur, etc.

Entre autres, il a composé la musique des films Nanook of the North de Robert Flaherty, Dracula de Tod Browning, The Last Laugh de Murnau, Gosses de Tokyo d’Ozu, Cenere de Febo Mari, El Sexto Sentido de Manuel Sobrevilla, Tabu de Murnau et Flaherty, Sunrise de Murnau, The Fall of the House of Usher de Jean Epstein, The Passion of Joan of Arc de Dreyer, ainsi que de l’intégralité de la filmographie de Buster Keaton et Harold Lloyd.

Ses œuvres ont été publiées chez Polydor, Igloo, EMI, Gega New, Cristal Records… Il s’est produit aux côtés de musiciens classiques et de jazz (Louis Sclavis, Pierre-Alain Volondat, Steve Lacy, Barre Phillips, Fred Van Hove, Marilyn Crispell, Boyan Vodenitcharov, Rona Hartner, Irène Jacob, etc.).

Isa*Belle (Fr/Be)

Isa*Belle développe sa démarche artistique pour et par le mieux-être du corps -dans ses dimensions multiples- associée au développement personnel et spirituel.

Évoluant entre la Belgique et la France, elle travaille, depuis 2005, en collaboration avec Paradise Now pour produire plusieurs performances et installations sonsorielles soutenues par Transcultures/City Sonic et diffusées à l’international.

Elle a collaboré également avec plusieurs musiciens (Maurice Charles JJ, Matthieu Safatly, Stephan Dunkelman…) et artistes visuels (Simone Simon, Joseph Dadoune, Régis Cotentin), a créé Unda avec Ariane Chez Elle et a rejoint, en 2015 Werner Moron et Philippe Franck dans le combo audio-poétique Les ours bipolaires.

transcultures.be/isabelle

Eric Therer (Be)

Eric Therer emprunte à la fois à l’expérimentation sonore et à l’héritage post-dadaïste. Ses performances décapantes et ses textes « surréels » s’inspirent de notre environnement quotidien le plus immédiat et met en scène la Belgitude pour la rendre universelle.

Ses textes parlent des relations humaines contingentées, ordonnancées dans leurs rapports de production et structurées par le clivage des fonctions que ces rapports induisent.

Une a(r)titude (trans)poétique et énergétique que l’on retrouve tant dans la dizaine de petits recueils (dont récemment Le déficit des années antérieures) qu’il a publié depuis le début des années 2000 que dans ses collaborations avec divers musiciens (Stephan Ink dans le duo Ordinaire, Philippe Franck dans le projet & Stuff).

Fred Chemama (Fr/Be)

Photographe, vidéaste et artiste multimédia, Fred Chemama alias 眯腊 (mira) a étudié la réalisation audiovisuelle à l’ESRA Maroc et la photographie en France. Il vit et travaille aujourd’hui entre la Belgique, la France et ses voyages qui le mènent à la rencontre d’autres artistes et structures culturelles en Europe et ailleurs.

En dernière année de son cursus scolaire, il part au Mexique pour réaliser une série de portraits sous-marins de pêcheurs de l’état de Oaxaca, avec une chambre de reportage et un caisson étanche original. Ces portraits sont aujourd’hui immergés dans des caissons lumineux où ils se décomposent dans l’eau, depuis plusieurs années. Il réalise au fil des années plusieurs projets d’autoportraits en pose longue.

L’action, la rencontre et la mise en abîme des procédés de capture de l’image tirée du réel, sont au centre de sa démarche. Ce qui l’amène notamment à adopter une posture parfois iconoclaste et à réaliser des installations éphémères in-situ à l’aide de rubans encreurs usagés issus de concessions de photos-souvenirs.

L’action préméditée, effectuée à plusieurs et l’exploration des divers processus de production d’images “tirées du réel”, sont au centre de sa démarche initiale, ce qui tend déjà à mettre en doute l’autorité de l’image photographique en tant que vecteur d’information et à en faire ce qu’il ressent vraiment : un prétexte à la réunion poétique des personnes.

Aujourd’hui, 眯腊 continue de mener des expériences à la lisière de la photographie, de la vidéo et des arts numériques ; d’explorer les domaines du corps, de la lumière, du mouvement, de la situation et du lieu dans une démarche liée à l’action corporelle.

Ces derniers projets d’installations interactives (« Cyclo-Kino », le « Gestographe », la « Fōz machine »…) mêlent les disciplines, les médiums et les transcendent dans des dispositifs ludiques et intriguants.

fredchemama.net

Barsics & Ink (Be)

Barsics & Ink, c’est la rencontre de la poésie performée de Catherine Barsics et des explorations électro-sonores de Stephan Ink, réunis dans un duo où texte, voix et matières électroniques se mêlent en un même geste expérimental.

Catherine Barsics
Poétesse et performeuse liégeoise, Catherine Barsics développe un travail où l’écriture entre en résonance avec la scène, la musique et d’autres disciplines artistiques. Autrice de plusieurs recueils, dont Disparue (L’Arbre à Paroles), elle explore une poésie à la fois narrative et sensible, souvent nourrie par le réel, qu’elle déploie lors de lectures et performances en collaboration avec des musicien·ne·s.

Stephan Ink
Musicien, producteur et artiste sonore installé à Liège, Stephan Ink navigue entre musique expérimentale, électronique et improvisation. Actif depuis les années 1990, il multiplie les collaborations avec des artistes de différents horizons et participe à plusieurs projets au long cours. Son travail se caractérise par une attention particulière aux textures, aux espaces d’écoute et aux croisements entre pratiques sonores et performatives.

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