Pour la troisième fois, Transcultures est invité par le Conseil général de l’Oise à proposer des œuvres à caractère numérique dans des lieux de patrimoine de ce département, non loin de Paris. Cette année, c’est le Château de Pierrefonds (ou comment Violet le Duc fantasme au 19ème siècle l’architecture du Moyen Age), le Donjon de Vez (espace ouvert aux arts modernes et contemporains avec des sculptures en extérieur) et le Musée de l’Archerie à Crépy-en-Valois (13eme siècle) où l’art sacré côtoie une impressionnante collection d’arcs et de flèches de différentes parties du monde.
A découvrir ces 15 et 16 septembre 2012, de 14 à 18h, entrée libre (chacun de ces hauts lieux de patrimoine étant distant d’une vingtaine de minutes en voiture)
Au Donjon de Vez, ancienne forteresse médiévale dont émane aujourd’hui une paisible grâce, Bobvan y pose son Artificial Mythology, une exposition à géométrie variable crée en mai dans le cadre de la manifestation Connectic’arts (volet de la biennale des cultures numériques, Les Transnumériques) à Saint-Gilles/Bruxelles. On retrouve dans le parc trois grands « buddies » (clé USB géante, giga joy stick,…devenues des sculptures artefacts de l’ère digitale aux traits étrangement humains, résonnance qu’explore, sous divers formes, Bobvan dans ces « mythologies artificielles » à la fois ludiques et questionnantes) qui dialogue sur la belle pelouse verte avec les œuvres monumentales de Jean-Pierre Raynaud, François Morellet ou encore Kawabata, et dans le donjon même l’impénétrable Mister Generic, visage anguleux sorti d’une imprimante 3D sur lequel des matières filmiques sont projetés, des photos techno-tribales, un arbre de mini écrans ou encore l’installation sonore Zoolife qui accompagne le visiteur dans l’escalier qui monte qui monte.
Au château de Pierrefonds, Régis Cotentin s’est vu confié plusieurs grandes salles du château et a réuni des œuvres audio-visuelles (musiques originales de Scanner et Paradise Now) récentes (dont le dernier né Fade into you qui sera également exposé dans une autre version à l’exposition Sonic Cinema à Galeries, Bruxelles dans le cadre du festival City Sonic) qui sont autant de jalons d’un parcours qui porte bien son nom, Dreams, via une série de grands moniteurs TV posés sur des socles. L’œuvre à la fois baroque, chimérique et personnelle est assez forte que pour relever le défi. Au Musée de l’Archerie à Crépy-en-Valois, c’est le son qui fait métamorphose. Philippe Franck – commissaire artistique de ces trois expositions où le numérique se fait révélateur de l’historique – y a sélectionné pour les Journées du Patrimoine, des pièces sonores pour la plupart extraites des compilations réalisées depuis 2003 par City Sonic, qui dialoguent ici avec les salles de ce musée particulier qui passe des flèches d’Amazonie (au rez-de-chaussée) à la contemplation spirituelle (au premier étage); après avoir été accueilli dans la cour par le disque rayé d’Optical Sound de l’artiste pluridisciplinaire français Pierre Belouin, on est réveillé par une explosion sonore de Gwendoline Robin et Maxime Depasse puis plus loin on y retrouve une pièce électro-lyrique du grand compositeur Leo Kupper chantée par la Brésilienne Anna-Maria Kiefer dans une pièce de sculptures de Saint Sébastien ou encore dans la grande salle, des extraits de la série Bain de bouche (initiée par Christophe Bailleau en complicité avec Paradise Now) ou encore la voix du défunt poète new-yorkais Ira Cohen pour terminer sur le violoncelle tournoyant de Jean-Paul Dessy (Musiques Nouvelles) après un banc où la créatrice radiophonique Pascale Tison nous raconte l’histoire d’un loup…