Article | i-REAL (Marc Veyrat) – Voyage dans les Cartographies Sensibles – par Philippe Franck | Turbulences Video #114

Article | i-REAL (Marc Veyrat) – Voyage dans les Cartographies Sensibles – par Philippe Franck | Turbulences Video #114

À partir d’un parcours de plasticien puis d’artiste/ concepteur numérique, Marc Veyrat a développé, au sein de sa structure la Société i Matériel, des projets collaboratifs associant recherche (il est directeur du département Communication Hypermédia de l’Université de Savoie Mont-Blanc et membre du laboratoire CiTu-Paragraphe à l’Université Paris 8) et création « in progress ».

®-EN-CONTRE AVEC MARC VEYRAT

Dans ses écrits (on lui doit notamment la coordina- tion de la publication 100 notions pour l’art numérique), communications (notamment dans les séries de stimu- lants forums internationaux Texte & Image et HyperUr- bain) et projets exploratoires à géométrie variable, il ex- plore la complexité des mises en forme informationnelles dans les arts d’aujourd’hui et de demain, ainsi que des mises en réseau et des stratégies de communications, en particulier dans les dispositifs de Réalité Mixte (XR) et à travers les réseaux sociaux ou le web.

On retrouve ces enjeux et d’autres processuelles dans i-REAL une œuvre de réalité mixte qui mélange jeu de plateau et VR sous la forme de différents mondes poé- tiques.

®-En-Contre (pour rallier son E-Cri-Ture joyeusement glitchée que nous avons choisi, respectant la volonté de son utilisateur/inventeur, de laisser telle quelle ici) avec un infatigable créateur/chercheur/connecteur à l’occasion de la biennale d’art contemporain et patrimoine ARTour (La Louvière) où ALICE (Monde 4 d’i-REAL) était présentée au musée Mill.

Philippe Franck : Comment en êtes-vous venu des arts plastiques à la création-recherche numérique et à votre projet Société i Matériel ? D’où est venu cet intérêt particulier d’une part pour les réseaux et d’autre part, pour la création augmentée ? Quels sont les principaux enjeux et écueils de ce type de création aujourd’hui ?

Marc Veyrat : En fait la Société i Matériel est venue d’un constat d’échec : mon précédent travail artistique – Pierre Bouchet Agent d’art – développait le concept d’un personnage totalement fictif, lisse et parfaitement com- patible avec le milieu de l’Art, ®-INCARNÉ à travers chaque personne participant aux activités de Pierre Bou- chet ; ce dernier étant censé médiatiser, ®-PRÉSENTER les œuvres sans préciser le nom des artistes ou des per- sonnes avec lesquelles il travaillait (comme cela se fait encore trop souvent, par exemple sur les cartons d’invi- tation). Chaque personne qui travaillait avec lui perdait ainsi stratégiquement et volontairement son nom au profit de Ce[LUi] de l’Agent d’art (-! à noter que Agent s’écrit avec un ‘A’ majuscule alors que l’art reste en minus- cule !-), un peu comme si il vendait son âme au Diable… Mais très vite cette proposition proto communiste ne pou- vait plus convenir à un monde ultra matériel, a-U_J-O+O- R_d-U_i infotainment où le JE égo trip exacerbé par les réseaux et l’information ne cherche finalement qu’à être ®-PRÉSENTÉ en tant que sujet social identifié EXTRA LIKE… J’ai donc quitté « Pierre Bouchet » pour créer la « Société i Matériel »1 – la Société de l’Information qui correspondait au moment où j’engageais mon Master puis ma thèse à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – en référence bien sûr à « La société du spectacle » de Guy Debord.

Un autre problème structurel et crucial résidait dans le concept même de Pierre Bouchet Agent d’art puisque chaque objet produit se devait d’être un objet artistique en référence aux actions, sans pour autant se proposer comme objet de communication… Par exemple pour « Poésure et peintrie : d’un art, l’autre », la fameuse ex- position organisée en 1993 à Marseille, Pierre Bouchet a pertinemment décliné l’offre de faire sa performance (« Le Voyage en X-Positions ») le jour du vernissage pour qu’il n’y ait pas cette confusion. Ce qui fait que finalement nous n’avons pratiquement conservé aucune image de cette période d’un travail… qui était déjà col- laboratif…

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Turbulences Vidéo #112 - Sommaire

/// CHRONIQUES EN MOUVEMENT ///

  • Enveloppez-moi ça – par Jean-Paul Fargier (p.5)
  • Le temps d’un sein nu… ou 34 ans d’Instants Vidéo – par Jean-Paul Fargier (p.11)
  • Souche, une sculpture vidéo en mouvement – par Gabriel Soucheyre (p.25) FR/EN/RU
  • Espace, couleur, épiphanie – par Gilbert Pons (p.35)
  • AR, VR, XR… Écritures augmentées in progress – par Philippe Franck (p.62)i-REAL – Voyage dans les Cartographies Sensibles – propos recueillis par Philippe Franck (p.41)
  • Gaëtan Le Coarer – Rencontre – propos recueillis par Jacques Urbanska (p.52)
  • (do.space) – La transfiguration du corps-voix – propos recueillis par Philippe Franck (p.66)
  • Fugitives – Duo show, Romain Dumesnil & Jérémy Laffon – par Diego Bustamente (p.72)
  • Narcisse de Oscar A – par Maxence Grugier (p.77)
  • Oscar A, pratiques artistiques et dynamiques relationnelles – propos recueillis par Maxence Grugier (p.77) Jacques Lizène (1946 – 2021) – par Jean-Paul Fargier (p.86)

/// PORTRAIT D’ARTISTE : ANNABELLE PLAYE ///

  • Entretien avec Annabelle Playe – propos recueillis par Gabriel Soucheyre (p.90) FR/EN Vaisseaux – Installation 2015 – par Annabelle Playe et Grégory Robin (p.98)
  • Annabelle Playe dans ses œuvres à la chapelle de l’Oratoire – par La Montagne (p.100)
  • Annabelle Playe – Rencontre – propos recueillis par Monique Valadieu & Kasper Toepliz (p.102) Geyser d’Annabelle Playe – par Tj Norris (p.106)
  • M Δ G N Δ d’Annabelle Playe – par ana compagnie (p.109) Portrait Vidéo – par Gabriel Soucheyre (p.113)

/// SUR LE FOND ///

  • Delavaud presents Hitchcock – par Alain Bourges (p.114)
  • Scènes de la vie conjugale – par Alain Bourges (p.122)
  • ArtistE, vois-moi nomme-toi ! – par Charlotte Borie (p.128)
  • « Celles qu’on a pas eues » un diptyque sans images, ou à peu près – par Tristan Passerel (p.132) Les passifs et les dystopies de Lousnak – par Jean-Paul Gavard-Perret (p.137)
  • Linda Tuloup – La déferlante et le feu – par Jean-Paul Gavard-Perret (p.139)

/// LES ŒUVRES EN SCÈNE ///

  • Robyn Orlin – par Geneviève Charras (p.141)