L’artiste multimédia Fred Chemama 眯腊, (mira) est accueilli en résidence à Transcultures au Couvent d’Hautrage. Pendant ce temps de recherche et de création, il continuera à travailler, entre autres, sur un de ses derniers projets où il s’est engagé dans une relation, physique, charnelle, amoureuse, avec la terre et les objets découverts sous la surface du sol. Ces artefacts, entremêlés à la matière végétale, représentent pour lui les vestiges d’un avenir fantasmé, rêvé par l’hôte de son lieu de vie. Ce sont des outils rouillés, naturellement enchevêtrés aux racines, ou bien récupérés à proximité puis assemblés.
Je suis photographe et pourtant je ne photographie que rarement. Cette rareté vient d’un besoin viscéral de donner sens à l’acte photographique – qui en est, d’après moi, trop souvent dénué – par la mise en scène de performances dont le lieu et le moment d’exécution restent encore à découvrir dans la vie.
Chaque image est donc le fruit d’une triple rencontre, a priori improbable, qui surgit, éventuellement, lors de voyages exploratoires ou au détour du chemin. La photographie devient alors la trace de cette conjonction extraordinaire, étrange, quasi mystique. Celle d’une action symbolique, qui m’a amené à me dépasser et à inviter l’acte poétique, dans mon quotidien.
Je donne ici, à voir, non pas des images de ce que j’ai vu, mais bien, ce que j’ai vu, en soi.
Fred Chemama (Fr/Be)
Photographe, vidéaste et artiste multimédia, Fred Chemama alias 眯腊 (mira) est un artiste pluridisciplinaire qui a étudié la réalisation audiovisuelle à l’ESRA Maroc et la photographie en France. Il vit et travaille aujourd’hui entre la Belgique, la France et ses voyages qui le mènent à la rencontre d’autres artistes et structures culturelles en Europe et ailleurs.
En dernière année de son cursus scolaire, il part au Mexique pour réaliser une série de portraits sous-marins de pêcheurs de l’état de Oaxaca, avec une chambre de reportage et un caisson étanche original. Ces portraits sont aujourd’hui immergés dans des caissons lumineux où ils se décomposent dans l’eau, depuis plusieurs années. Il réalise au fil des années plusieurs projets d’autoportraits en pose longue.
L’action, la rencontre et la mise en abîme des procédés de capture de l’image tirée du réel, sont au centre de sa démarche. Ce qui l’amène notamment à adopter une posture parfois iconoclaste et à réaliser des installations éphémères in-situ à l’aide de rubans encreurs usagés issus de concessions de photos-souvenirs.
L’action préméditée, effectuée à plusieurs et l’exploration des divers processus de production d’images “tirées du réel”, sont au centre de sa démarche initiale, ce qui tend déjà à mettre en doute l’autorité de l’image photographique en tant que vecteur d’information et à en faire ce qu’il ressent vraiment : un prétexte à la réunion poétique des personnes.
Aujourd’hui, 眯腊 continue de mener des expériences à la lisière de la photographie, de la vidéo et des arts numériques ; d’explorer les domaines du corps, de la lumière, du mouvement, de la situation et du lieu dans une démarche liée à l’action corporelle.
Ces derniers projet d’installations interactives (« cyclo-kino », le « Gestographe », la « Fōz machine »…) mêlent les disciplines, les médiums et les transcendent dans des dispositifs ludiques et intriguants.
Informations
- 15.04 > 02.05.2024
- Transcultures
- 9, place d’Hautrage 7334 Saint-Ghislain
Production
- Transcultures