25.06 > 10.09.2017 – Biennale ARTour 2017 – Digitale (re)collection + Art Orienté Objet

25.06 > 10.09.2017 – Biennale ARTour 2017 – Digitale (re)collection + Art Orienté Objet

Digital (re)Collection

Pour l’édition 2017 de la Biennale ARTour prenant comme thématique «L’artiste collectionneur», Transcultures, Centre interdisciplinaire des cultures numériques et sonores, a conçu une exposition interrogeant, à travers les arts, pratiques et cultures numériques, la thématique de cette 11ème édition de la Biennale des arts contemporains et du patrimoine.

De manière générale, on peut considérer Internet et notre monde connecté comme une immense collection hautement hétérogène et évolutive de données et de flux générés par la cybersphère. Nos recherches personnelles nous plongent quotidienne- ment dans des labyrinthes de data (données), traçant des sortes de collections hyper- textuelles éphémères, dont l’ensemble constituerait un nouveau Musée imaginaire inclusif – une «confrontation de métamorphoses1», comme le disait André Malraux, devenue infinie, une «re-collection digitale» – re-dé-construction processuelle mais aussi techno-mémoire culturelle/sociétale en mouvement incessant. Comment alors faire pause et «s’arrêter» sur un état de cet ensemble croissant?

Si les artistes du numérique privilégient plus souvent la relation, l’interaction que l’objet «fétichisé», ils mettent également en œuvre des dispositifs susceptibles de générer des séries d’images, de sons, de textes… de contenus multimédias qui peuvent aussi se rapporter à l’idée – élargie et actualisée – de la collection. Dans cette accumulation endémique de données, il s’agit de faire le tri, mais aussi de faire du lien avec d’autres, renvoyant à une «autogénérativité» sérielle, à une hypertextualisation des contenus de- venus artistiques ou encore à des «banques de données» et des Big Data, elles aussi potentielles sources d’œuvres d’un genre nouveau.

La sélection proposée par Philippe Franck (directeur artistique de Transcultures et des festivals City Sonic et Transnumériques) et Jacques Urbanska (chargé de projets arts numériques/réseau Transcultures) au Musée de la Mine et du Développement Durable, à Bois-Du-Luc, présente différentes œuvres d’artistes belges et français (Stephan Balleux, Julien Deswaef, Thomas Israël, Albertine Meunier, Numediart/CLICK Living Lab, Jacques Urbanska + Franck Soudan, François Zajéga, Fabien Zocco, Mathieu Zurstrassen) à caractère ludique, critique ou/et poétique.

Il s’agit ici de dispositifs connectés, génératifs, participatifs, interactifs ou encore d’artefacts numérisés qui chacun mettent en scène une re-création de «collections» iconiques, textuelles, multimédiatiques. Ces œuvres (dont plusieurs ont été soutenues par Transcultures et certaines créées pour l’occasion) interrogent chacune à leur manière la question de la collection, le statut artistique (ou pas) et la dimension sociétale de ces données récoltées sur le réseau ou via la participation des visiteurs.

Les «créateurs/makers» de ces œuvres d’art (numérique) à l’ère de leur hyper reproductibilité technologique, en paraphrasant le titre de l’essai de Walter Benjamin, explosent joyeusement la conception traditionnelle d’une collection d’uni- cités pour en recomposer une multitude, souvent éphémère, toujours renouvelée. Elle modifie aussi, singulièrement dans leur dimension interactive, le binôme collection- conservation en ce sens que ce corpus n’arrête pas de s’augmenter avec l’implication sollicitée du visiteur/utilisateur qui participe directement à sa production dont seul un état du flux ne peut qu’être exposé mais jamais arrêté.

Ces œuvres ici «collectées» jouent aussi, de manière ludique ou critique, avec notre désir narcissique de collection de nous-mêmes à travers l’intégration active de nos visages, comportements, recherches, informations, mythes (anciens et nouveaux)… renforçant également notre propre «exposabilité» via des dispositifs intelligents. La diversité d’esthétique et de nature des propositions retenues pour cette «Digital(e re)collection» (la collection mais aussi la mémoire numérique), une parmi tant d’autres possibles, révèle l’étendue des pratiques artistiques multimédiatiques d’aujourd’hui mais aussi de leur impact sur les «genres traditionnels». Ceux-ci intègrent de plus en plus volontiers les technologies numériques pour rematérialiser les données qui deviennent des objets hybrides susceptibles d’ainsi réintégrer le marché de l’art contemporain de plus en plus curieux de ces pratiques difficilement délimitables.

Une douzaine de pièces et une dizaine d’artistes occupent trois espaces intérieurs du site de Bois-du-Luc pendant la biennale ARTour, traçant également un trait d’union dynamique entre ce lieu de mémoire vivante du travail industriel, écomusée en devenir et la culture de notre âge (post)numérique.

Lire l'extrait du catalogue

Pour voir le programme de l’ensemble de la biennale, vous pouvez consulter le site

Art Orienté Objet

Pour la biennale ARTour, le Musée de la Mine et du Développement durable ouvre également ses portes au duo parisien Art Orienté Objet (Marion Laval-Jeantet, artiste, et Benoît Mangin, metteur en œuvre, qui associent les dimensions écologie, biologie, sciences du comportement, éthologie, ethnologie dans leur univers singulier) pour faire éclore une réflexion collective sur l’après Tchernobyl mais aussi notre relation à l’animal, notre futur technologique, nos modes de production et de consommation.

Le souci écologique d’Art Orienté objet les mènent à user de la collecte et du recyclage comme autant de pierres angulaires à l’édification d’une Babel interpellante où le caractère artisanal des œuvres est revendiqué. De l’os à la plume en passant par la collection de clichés d’oiseaux morts, symboliquement réincarnés par l’aura d’oeuvres en néon, ces plasticiens dont les travaux dans le domaine des biotechnologies les ont rattachés au mouvement Art Biotech, questionnent nos conditions d’existence à la frontière des arts et de la science, conjuguent une actualité souvent dérangeante et des modes de production lowtech.

Production

Production/Curation Transcultures – en co-production le Centre culture la Région Centre et en partenariat avec Bois-du-Luc, Musée de la mine et du développement durable

Plan