
Lors de cette résidence, la compositrice et performeuse Nathalie Kruger, l’ingénieur du son cinéma Alexis Oscari, et l’artiste visuel 眯腊 Mira, créateur de la Fōz Machine viendront finaliser leur projet d’installation interactive, entre photographie en pose longue et vidéo.
Ce théâtre dansé, naturaliste et spatialisé, convoque mystères et archétypes de la nature en tissant ses propres mythes et récits, entre ombre et lumière, à la croisée du sacré et de la technologie. Cette dernière s’inscrit pleinement dans le projet, que ce soit à travers la spatialisation sonore, l’interaction entre musique écrite et produite en live ou encore le dispositif “Fōz Machine”.
Projet Intero (et la fōz machine) - Un spectacle interdisciplinaire spatialisé audiovisuel et danse
“Une alchimie sensorielle, une transe théâtralisée…”
À travers des créatures animales, humaines ou fantasmagoriques, il nous invite à plonger en nous-mêmes et à interroger notre lien intime, conscient et inconscient, avec la nature et notre propre essence.
Dans une quête de l’invisible et de l’indicible, la danseuse en transe pénètre la Fōz Machine et l’univers sonore, ouvrant une brèche vers un monde sensoriel et hypnotique.
« Un art du super-naturel »
Le projet sonore initial « Intero » est une performance audio-live en 3D Surround, inspirée de l’album 83% Invisible, composé par Natali Kruger et produit par le label Les Anges Noirs de l’Utopie.
Après une première résidence au Buda BXL, soutenue par la FWB, dédiée à l’environnement sonore en 3D, la compositrice a souhaité élargir sa démarche en concevant un spectacle interdisciplinaire. Celui-ci s’articule autour de ses recherches sur la transe et la sonosomesthésie, avec une approche qui explore l’interaction constante entre la danse, la création visuelle et le paysage sonore.
“Intero” <> fōz machine”, la rencontre
La “Fōz machine” est un dispositif de captation-projection interactive, créé par l’artiste Fred Chemama (眯腊 Mira) et qui s’adapte à tous types de lieux.
Un “mapping”, à réaliser par le(s) utilisateur(s), en temps-réel, via l’utilisation exclusive d’objets incandescents ou luminescents, apportés et / ou présents sur place ( Lampes de poches, bougies ou autres similaires ) .
Pénétrer dans la “Fōz machine” c’est avant tout s’aventurer dans un lieu obscur, avec la possibilité de construire un objet visuel, lumineux et éphémère; sur, par et dans, un endroit donné, seul ou à plusieurs. L’outil se dissimule et donne à voir un invisible, indice spatio-temporelle d’un passage, d’un moment.
La “Fōz machine” permet de créer une zone provisoirement photo-sensible-active , filmée par une caméra IR,où les corps, les objets et l’enceinte du lieu s’il en a une, (l’installation peut se faire en extérieur ), enregistrent et restituent instantanément la lumière qui les parcourt et ce qu’elle dévoile au regard.
Si cet instant est mort, ce mouvement terminé,la vue de la ligne, contient ici, pour celui qui l’a tracée et celui qui l’a vu naître, le souvenir de l’espace parcouru et le temps qu’a duré ce mouvement. Le lieu, différent à chaque fois, se retrouve tour à tour, défiguré, morcelé, transfiguré, transcendé, par les actions des personnes en présence, les images produites et les éléments contextuels mis en lumière.
Ce spectacle performatif se déroule donc entre pénombre et lumière. Des instants d’obscurité sont choisis afin de faciliter l’immersion qui est vécue comme quelque chose d’inhabituel, un bouleversement des perceptions, puis la lumière apparaît, levant des voiles sur le geste, la présence, un paysage et le tableau qui se crée devant nous. C’est là que l’homme en noir photophore entre en scène, cet homme qui à la fois symbolise l’ombre et met en lumière. Ainsi Fred Chemana et la Fōz machine impriment dans l’espace des gestes dansés et des objets , entre photographie pose longue et vidéo, ponctuant l’espace de décors, telles des constellations.
L’artiste Natali Kruger évolue dans ces espaces constellés en interaction avec 眯腊 Mira, entre mouvement et immobilité, entre ombre et lumière.
Nathalie Garcia alias Natali Kruger (anciennement Baby Kruger - Fr/Be)
Artiste sonore Française, établie entre la Belgique et la France depuis 2005. Elle est aujourd’hui sound designer, monteuse son pour le cinéma, compositrice de musique électronique et électroacoustique (premier prix du conservatoire de Bordeaux) et créatrice de documentaires radiophoniques en binaural 3D.
Parallèlement à ses études en arts du spectacle, elle se formera au métier de comédienne durant 5 ans au théâtre en miettes, tout en commençant la composition de musique électronique.
Avec son premier album «Selkie» sorti en 2012 sur le label “Schematic” (Miami) fondé par des artistes du label Warp «Phoenecia», elle marque le territoire des artistes IDM, plongeant l’auditeur dans l’univers folklorique des Shetlands.
En 2017, suivra l’album “SIIS” sur le label Allemand “Doumen Records”, un album au sound design léché qui ouvre les prémisses d’une recherche plus centrée sur les percussions du monde et un univers plus sombre et intérieur.
En 2020, c’est le label Belge «les Anges Noirs de L’Utopie» qui décide de produire le Lp “83% invisible” en vinyl, un album aux accents naturalistes qui sera encensé dans les multiples reviews et dont le magazine Anglais «The Wire» demandera un titre pour la sortie de sa compilation.
Elle a réalisé trois documentaires radiophoniques dont un en binaural 3D qu’elle diffusera en public en 5.1, car selon elle, la création radiophonique avec son univers intimiste mérite une expérience collective immersive afin d’atteindre le point culminant de cette intimité.
Les documentaires qu’elle réalise ont des formes hybrides, qui mêlent avec poésie, conférences, interviews, habillage sonore et musique, faisant de ses productions des œuvres sensibles et singulières. Quelques productions radiophoniques seront soutenues par la première RTBF et diffusées dans l’émission « par oui dire » ainsi que dans des radios associatives locales et internationales.
En live ou en diffusion, ses œuvres spatialisées sont vécues comme de véritables expériences sensorielles et sont accueillies dans des endroits aussi étonnants que le festival nature de la chevêche ou dans des salles obscures réservées aux musiques électroniques.
Une de ses pièces “the valley, a psychomagic experience”, objet sonore particulier non identifié, a fait l’objet d’une diffusion dans le cadre du festival Longueur d’ondes et a été diffusée sur 26 radios internationales via le projet Radia puis sélectionnée par Radio France dans le cadre du concours multicanal “Nouvoson”.
Après des années de danse, l’apprentissage du butoh et de l’ improvisation somatique, lui permet aujourd’hui de proposer une création basée sur une pratique à la gestuelle libre et transcendante.
Suite à une formation au massage sonore Peter Hess, elle a initié des recherches en psychoacoustique et sonothérapie travaillant sur différentes conceptions pour des projets spécifiques (clinique de la fertilité, centre pour enfants autistes…) et propose encore à ce jour des conférences sur le pouvoir du son.
Alexis Oscari (Be)
Ingénieur du son cinéma diplômé de l’IAD en 2001. Après ses études, il complète sa formation au studio cineberti mixage cinéma agrée DOLBY et DTS, puis exerce 6 ans en tant que sound designer, monteur son et mixeur chez A-Sound .
Il continue en tant que Free Lance aux côtés des meilleurs bruiteurs de Belgique, en tant que mixeur bruitages.
Il fait du mastering pour différents projets de vidéo/danse et des albums de musique électronique. Il intervient sur chaque création radiophonique du projet des connexions oubliées en temps que mixeur son et recorder, et gère l’environnement 3D , ainsi que le 5.1 pour les diffusions publiques. Technicien du projet Intero et interpréte spatialisation de la création “Intero”de Nathali kruger, il apporte au projet une expertise technique et une qualité de diffusion remarquables qui s’adaptent à tous les lieux.
Sa recherche sur le 3D se concentre sur l’interprétation musicale en mêlant analyse musicale, esthétique, et musicologie numérique au service d’une spatialisation qui frôle l’hyper-réalisme tout en préservant l’intensité du sound design.
Fred Chemama (Fr/Be)
Photographe, vidéaste et artiste multimédia, Fred Chemama alias 眯腊 (mira) a étudié la réalisation audiovisuelle à l’ESRA Maroc et la photographie en France. Il vit et travaille aujourd’hui entre la Belgique, la France et ses voyages qui le mènent à la rencontre d’autres artistes et structures culturelles en Europe et ailleurs.
En dernière année de son cursus scolaire, il part au Mexique pour réaliser une série de portraits sous-marins de pêcheurs de l’état de Oaxaca, avec une chambre de reportage et un caisson étanche original. Ces portraits sont aujourd’hui immergés dans des caissons lumineux où ils se décomposent dans l’eau, depuis plusieurs années. Il réalise au fil des années plusieurs projets d’autoportraits en pose longue.
L’action, la rencontre et la mise en abîme des procédés de capture de l’image tirée du réel, sont au centre de sa démarche. Ce qui l’amène notamment à adopter une posture parfois iconoclaste et à réaliser des installations éphémères in-situ à l’aide de rubans encreurs usagés issus de concessions de photos-souvenirs.
L’action préméditée, effectuée à plusieurs et l’exploration des divers processus de production d’images “tirées du réel”, sont au centre de sa démarche initiale, ce qui tend déjà à mettre en doute l’autorité de l’image photographique en tant que vecteur d’information et à en faire ce qu’il ressent vraiment : un prétexte à la réunion poétique des personnes.
Aujourd’hui, 眯腊 continue de mener des expériences à la lisière de la photographie, de la vidéo et des arts numériques ; d’explorer les domaines du corps, de la lumière, du mouvement, de la situation et du lieu dans une démarche liée à l’action corporelle.
Ces derniers projets d’installations interactives (« Cyclo-Kino », le « Gestographe », la « Fōz machine »…) mêlent les disciplines, les médiums et les transcendent dans des dispositifs ludiques et intriguants.
Informations
- 07 > 15.06.2025
- Couvent D’Hautrage – Transcultures
Production
- Le projet Intero a bénéficié de plusieurs résidences de création : BUDA (Bruxelles, Be), Théâtre le Paradis – Galerie Verbale (Périgueux, Fr), La Filature – Lieu de vie culturel (Oradour-sur-Vayres, Fr),
- Avec le soutien de l’agence culturelle Départementale de Dordogne-Périgord, de la cellule arts numériques de la FWB, de Transcultures et de Wallonie-Bruxelles International (WBI).