A l’occasion de la première soirée Sound’Up organisée ce mercredi 30 mai sur le site des Arbalestriers à Mons dans le cadre des Transnumériques#4 par Transcultures et Art Zoyd,André Serre-Milan, co- responsable avec Carl Faia du projet Sound’Up, a répondu aux questions de Philippe Franck.
-Que représente pour vous un festival/plate-forme comme les Transnumériques ?
André-Serre Milan : Un espace de rencontres, échanges et réflexions autour de l’intégration des technologies dans les pratiques artistiques sous toutes leurs formes : du spectacle vivant à l’installation et web. Un temps et espace privilégié permettant de mettre en perspective la richesse et diversité des propositions.
-Quel est votre regard sur l’évolution des arts et des cultures numériques/électroniques? Comment vous y situez / retrouvez-vous personnellement ?
Plus que me situer personnellement dans l’évolution des arts et cultures numériques/électroniques, je navigue à vue avec une curiosité intacte, en son sein ou à l’extérieur, suivant les projets, à travers des réalisations, accompagnées de questions récurrentes. Réalisations avec ou sans l’utilisation du numérique/électronique, car sa pratique se répercute sur toute réalisation ultérieure, ce qui est un de ses intérêts.
Ces questions peuvent être :
Quelle pensée, quel sens donner à ces développements ?
Sont-ils véritablement incontournables ?
Présents en amont d’une conception ou au service de sa réalisation ?
Dans quelle mesure permettent-ils de renouveler et faire évoluer les points de vue, langages, appréhensions de notre monde actuel ?
Et quelle attitude adopter pour leur donner leur véritable spécificité de pensée et réalisation, leur véritable sens, sans lesquels ces formes de pensée n’auraient pas lieu d’être ?
Les éléments de réponses sont donnés sous forme d’œuvres.
-Quels liens voyez-vous entre ces cultures numériques/électroniques et notre société en mutation? Comment vous y engagez-vous avec votre travail ?
La mutation ne date pas des nouvelles technologies. Elle est un symptôme à priori positif d’un monde en marche qui évolue au gré de ses réflexions, échanges, (re)-découvertes. Dans la société occidentale (et non pas la Terre entière), les rêves humains ont été majoritairement accompagnés du credo en une technologie permettant de les rendre palpables. Ces évolutions technologiques s ‘accompagnent encore trop rarement d’une pensée spécifique. Les cultures numériques/électronique, dans leurs détournements et projections personnelles à partir de ces potentiels, permettent de créer du sens élargi et affiné là où une avancée s’accompagne fortement d’un premier degré de pensée. Et permettent d’induire des axes de travail qui peuvent s’avérer valides pour la société en général, et non pas exclusivement la production artistique. Cette attitude est à la fois une ligne directrice qui se travaille au quotidien pour la conserver, et un message souvent difficilement compris et admis.
Propos recueillis par Philippe Franck