Pour cette Big Data Week 2014, les artistes Jacques Urbanska (arts-numeriques.info) et Wolf Kuehr (respublica) ont préparé une brève introduction au (Big) Data Art au travers de différents exemples d’œuvres suivie d’une vidéo-conférence avec l’artiste Manuel Lima.
Concepteur, auteur, conférencier et chercheur basé à New York, Manuel Lima est membre de la Royal Society of Arts, il est le fondateur de VisualComplexity.com et concepteur principal à la Codecademy. Il a été nommé par le Creativity Magazine comme « l’un des 50 esprits les plus créatifs et les plus influents de l’année 2009 ».
Les artistes ont, depuis toujours, investi le champ de la « visualisation des données » (datavisualisation ou dataviz). D’ailleurs, cette dernière est souvent décrite comme étant un art : l’art de mettre en forme les données afin d’en saisir les différents impacts, l’art de rendre compréhensibles des données brutes. La « visualisation des données » est à la pointe à la fois de la science et de l’art. Scientifique, elle nécessite des algorithmes de réduction ou d’extrapolation de données de plus en plus complexes pour synthétiser des masses phénoménales d’informations. Artistique, elle recherche le meilleur moyen de capter l’attention du lecteur sur les conclusions saillantes.
Au 18e Symposium international des arts électroniques (ISEA2012), Roger Malina, l’astrophysicien et président de l’Institut Leonardo pour l’art, la science et la technologie, a repris les chiffres avancés par les laboratoires IBM pour introduire sa conférence sur le Big Data : «chaque jour, nous créons 2,5 trillions d’octets de données et cette tendance s’accélère si vite que 90% des données dans le monde d’aujourd’hui ont été créé dans les deux dernières années seulement. Les ensembles de données sont devenus tellement vastes et complexes qu’il est devenu extrêmement difficile de les traiter avec les outils actuels. Malina a fait valoir qu’il y avait un rôle essentiel pour les artistes dans la création de nouveaux systèmes de représentation des données, la visualisation, la sonification, la simulation, l’interactivité… dans des domaines allant de l’astronomie, la géologie, la nanoscience et de la médecine, des affaires et de la finance…»
Lors des 2 jours de conférence « Cartographies de l’invisible un voyage au cœur des données… », l’artiste Chritophe Bruno, initiateur de la rencontre, posait, quant à lui, les questions suivantes :
« Comment lire un million de pages de mangas en un seul coup d’œil ? Comment déconstruire nos catégories culturelles et artistiques grâce à la visualisation des big data ? Comment représenter l’information sur le réseau ? Comment naviguer dans les paysages de données ?
Archiver, comptabiliser et cartographier nos désirs les plus intimes sont autant de rouages de l’économie à l’ère des réseaux. Derrière l’accumulation massive d’information et de signes découlant de cette activité, peut-on déceler des structures « à grande échelle » qui révèleraient un envers du décor, des formes récurrentes invisibles à l’oeil nu qui annonceraient une météorologie du discours ?
Tenter de comprendre, tout en gardant une distance critique, comment l’art, la littérature, l’esthétique et le politique peuvent se trouver transformés par les mécanismes présent au cœur du Big Data. »
- 6 mai 2014 – 18:30
- Entrée Libre
- Café Europa (106 rue de Nimy ; 7000 Mons ; Belgique)
- Organisateur : Big Data Week (Wallonia), Mons 2015 & Transcultures (sous la coordination du Mundaneum)