31.03 > 26.05.2024 | Exposition Duo – Juliette Karlsson (Be) · Pierre Gosée (Be) | Château Gilson (La Louvière)

Juliette Karlsson (Be)

« La relation entre ma pratique et la pomme de terre est née alors que j’épluchais des patates. Le geste d’éplucher, l’économe et la pomme de terre sont apparus comme intimement liés à la sculpture qui, jusque-là, m’était inconnue. Cette dernière s’est révélée dans le retrait glissant de matière. L’outil coupe la courbe pour en faire une ligne droite et une surface épurée, la peau est retirée et la chaire se dévoile. La forme brute, terreuse et populaire se transforme en volume minimaliste et conceptuel.

L’objet est de dimension parfaite pour être facilement manié. La patate épouse toujours le creux de la main comme si elle était destinée à s’y emboîter. La patate est parfaite pour développer une pratique sculpturale et une critique du monde et de l’art contemporain. La pomme de terre s’inscrit dans des problématiques sérieuses telles que l’économie, l’histoire, la lutte des classes, mais aussi dans des problématiques typiquement sculpturales et esthétiques. Elle permet également l’humour et la poésie à travers l’art, ce qui a été démontré par Agnès Varda et Jeffrey Allen Price. Ma recherche tend à comprendre le monde à travers la patate. Avec dérision et amour pour le tubercule et pour l’art, j’explore le lien sculpture – patate. »

Pierre Gosée (Be)

« Dans le cadre du Kayou Group, qui explore l’intersection de la technologie et de la fiction pour interroger notre rapport au progrès, je présente Kayou AI Innovation. Ce projet est une évolution naturelle de mes œuvres précédentes, telles que « Kayou Human Extensions » et « Kayou Universe Technology », il se focalise sur l’absurdité de notre dépendance croissante à l’intelligence artificielle.

L’objectif de Kayou AI Innovation est de mettre en lumière la manière dont les dérives associées aux IA sont en fait un miroir de nos propres excès et non des défauts inhérents à ces technologies. À travers ce projet, je souhaite provoquer une réflexion critique sur notre utilisation et notre dépendance aux IA, en poussant le public à considérer comment nous, en tant que société, façonnons ces outils à notre image, amplifiant ainsi nos propres failles.

Enfin, à travers cette exploration, j’aspire à mettre en avant le potentiel positif de l’IA, utilisée de manière éclairée et responsable. Il ne s’agit pas seulement d’une critique, mais aussi d’une invitation à repenser notre relation avec la technologie, en la voyant comme un catalyseur pour un avenir plus conscient et harmonieux. »