31.05 + 01.06.2025 | “Sfere” de Kotryna Žilinskaitė (Lt) – Workshop Mouvement et voix | La fabrique de vêtement + Le chant des chevaux (Be)

31.05 + 01.06.2025 | “Sfere” de Kotryna Žilinskaitė (Lt) – Workshop Mouvement et voix | La fabrique de vêtement + Le chant des chevaux (Be)

Dans le cadre de sa résidence à Transcultures de février à juin 2025, l’artiste lituanienne Kotryna Žilinskaitė mène également une recherche doctorale autour des pratiques sonores et corporelles, en lien avec des personnes neurodivergentes, notamment celles présentant un trouble du spectre de l’autisme et/ou vivant avec des troubles de santé mentale.

Son projet “Sfere” est un espace méthodologique de l’artiste-chercheuse lituanienne Kotryna Žilinskaitė, un champ d’exploration en constante évolution, né d’un parcours mêlant danse, théâtre, Taichi, pratiques corporelles dites « somatiques », ainsi que travail vocal et approche thérapeutique de la voix.

Ce n’est pas une méthode figée, mais un processus vivant, où le mouvement, le son, l’espace et le temps s’entrelacent pour nourrir une perception plus fine de soi et de son environnement.

Transcultures et ses partenaires vous invitent a venir rencontrer Kotryna Žilinskaitė et sa recherche au cours d’un workshop “Sfere” où le corps, la voix et le geste deviennent des outils d’expression et de connexion, à la fois vers l’expérience intérieure et vers le monde qui nous entoure.

Sfere - Présentation et méthodologie

La méthode s’appuie sur une grille métaphorique : les “Cinq Éléments dans les dimensions expressives du corps et de la voix”. Chaque élément sert de point d’appui poétique pour explorer, de façon très concrète, différentes qualités de mouvement, de présence et d’interaction dans un cadre artistique.

  • Terre — Ancrage, poids, structure. Ici, le corps explore sa densité, son rapport au sol, à la gravité. Dans le travail vocal et corporel, cela se traduit par une posture stable, un souffle posé, une voix enracinée.
  • Eau — Fluidité, résonance, écoute. On travaille les enchaînements, la circulation des gestes, la modulation vocale. L’attention portée aux émotions devient matière de mouvement, de rythme, de phrasé.
  • Feu — Impulsion, clarté, transformation. C’est l’espace de l’intention, du geste décidé, du cri juste. La voix se fait incisive, le corps engage l’espace avec énergie, le jeu se précise.
  • Air — Légèreté, ouverture, relation. Les mouvements se déploient, respirent. La voix circule. On explore l’interaction, les transitions, la porosité entre soi et l’autre, entre geste et son.
  • Éther — Synthèse, liberté, écoute globale. Les éléments s’entrelacent. Le mouvement devient plus intuitif, la voix plus souple, l’imaginaire prend place. On entre dans une composition vivante, plastique, ouverte.

À qui s’adresse Sfere ?

  • Aux professionnel·les de l’art — danseur·euses, acteur·rices, musicien·nes — qui souhaitent approfondir le lien entre corps et voix, affiner leur présence scénique et nourrir leur élan créatif.
  • Aux praticien·nes de la relation d’aide et de la thérapie, pour enrichir leur pratique d’outils sensibles favorisant la régulation émotionnelle, la conscience corporelle et l’écoute intérieure.
  • À toute personne engagée dans un chemin de développement personnel, désireuse d’explorer son expressivité, de cultiver l’harmonie entre corps, voix et ressenti, et de renforcer sa relation à soi et aux autres.

Format de l’atelier

L’atelier dure 5 heures, consacrées à l’exploration du mouvement et de la voix. Certaines pratiques s’appuient sur l’usage de tissus suspendus (hamacs de yoga aérien), qui permettent au corps de relâcher les tensions, d’expérimenter différentes relations à la gravité, et de se percevoir comme une structure vivante en constante transformation.

Une partie importante de l’atelier est consacrée à une expérience créative collective : une performance improvisée où les participant·es sont invité·es à explorer sons et mouvements dans un espace partagé. Chacun·e y déploie sa propre expérience, en dialogue avec celle des autres, pour donner forme à une dynamique collective — un moment d’expression vivante et de lien sensible.

Durant la performance, les participant·es seront invité·es à interagir avec l’installation vidéo Microcosm de Julija Šoblinskytė. Ce dispositif visuel, composé d’images en mouvement inspirées de structures microscopiques, prolonge les explorations sensorielles menées dans l’atelier. Il ne s’agit pas d’un simple décor, mais d’un espace de dialogue entre le corps, la voix et l’image. Les participant·es pourront s’appuyer sur cette présence visuelle pour enrichir leur improvisation, en jouant avec les rythmes, les textures ou les dynamiques suggérées par la projection. Microcosm devient ainsi un partenaire de jeu, stimulant l’attention au détail, la perception de l’espace, et l’imaginaire collectif.

“Sfere”, explorer la voix et le corps autrement : Entretien avec Kotryna Žilinskaitė

Jacques Urbanska : Vous avez commencé par les arts de la scène. Comment ce parcours a-t-il influencé votre recherche actuelle ?

Kotryna Žilinskaitė : J’ai commencé à m’intéresser au théâtre à l’âge de huit ans. C’était pour moi un réel espace de jeu (comme peuvent l’entendre les enfants), mais aussi d’observation et d’écoute. Plus tard, j’ai étudié le théâtre à l’Académie lituanienne de théâtre et de musique. Cette formation m’a donné une base solide, mais c’est le besoin de relier corps et voix autrement qui m’a poussée à chercher plus loin.

J. U. : Comment est née la méthode « Sfere » ?

K. Ž. : « Les explorations “sphériques” du mouvement et de la voix » sont une recherche que je développe depuis plusieurs années. Ce n’est pas une méthode figée, mais une démarche vivante, en évolution constante. Elle s’est construite par couches successives, nourrie par mon parcours artistique, corporel et personnel.

J. U. : Qu’est-ce qui a nourri cette démarche ?

K. Ž. : Enfant, j’observais souvent mon père pratiquer le Taichi. Son mouvement était lent, enraciné, presque silencieux. Ce rapport au corps, au poids, au temps, m’a fascinée. Ça a certainement été une première porte vers une compréhension incarnée du mouvement.

Puis il y a eu le théâtre. Ce que j’y ai compris, c’est que la répétition n’est jamais mécanique : elle est vivante. Chaque instant rejoué révèle quelque chose de différent, à condition d’être pleinement présent. La danse est venue ensuite. Et un jour, une blessure physique a tout ralenti et j’ai dû chercher autrement, dans les détails, dans l’écoute fine du corps.

J. U. : Quel rôle jouent les tissus suspendus dans votre pratique ?

K. Ž. : Leur arrivée a été une révélation. Les tissus suspendus apportent un autre rapport à l’espace et à la gravité. Ils m’ont permis de retrouver un corps plus souple, plus à l’écoute, porté par la douceur. Ça a transformé mon rapport au mouvement, mais aussi au temps : moins linéaire, plus organique.

J. U. : Quels sont les apports théoriques ou artistiques qui sont venus “donner corps” à votre recherche ?

K. Ž. : Il y en a plusieurs. Le Butō, avec Juju Alishina (danseuse et chorégraphe japonaise), m’a fait découvrir une danse “du dedans”, où le silence et la lenteur sont actifs.

Le travail vocal de Kristin Linklater (voir Freeing the Natural Voice, Routledge, 2006) ou de Yurijus Vasiljevas (Professeur du Département de langage scénique, Académie d’État des arts du théâtre de Saint-Pétersbourg) m’a aidée à intégrer la voix comme un prolongement du corps.

J’ai aussi étudié la musicothérapie à l’Université de Vilnius, et exploré des approches somatiques comme la Voice Movement Therapy de Paul Newham (The Singing Cure, 1993) ou le Body-Mind Centering développé par Bonnie Bainbridge Cohen.
Chacune de ces approches m’a donné des clés pour ressentir la voix, le mouvement, la respiration comme un ensemble vivant, sensoriel et interconnecté.

J. U. : Comment décririez-vous “Sfere” aujourd’hui ?

K. Ž. : C’est une invitation à explorer la voix et le mouvement comme pratiques sensibles et artistiques. C’est un cadre ouvert, dans lequel chacun peut composer avec sa propre matière : les sensations, la mémoire, l’imaginaire. “Sfere” relie pour moi l’intime et le collectif, le geste et le son, l’observation et la présence. C’est une exploration qui continue de s’écrire avec chaque personne qui y participe.

J. U. : Vous menez aussi de nombreux projets parallèles. Comment cela enrichit-il votre démarche ?

K. Ž. : Depuis plusieurs années, j’organise des festivals, des concerts, je réalise des films et des pièces de théâtre, et je participe à des performances interdisciplinaires et chorégraphiques. Beaucoup sont marquées par l’influence du Butō. J’anime aussi des ateliers créatifs et j’ai fondé à Vilnius deux lieux complémentaires.

Užiateka est un centre dédié aux pratiques culturelles et interdisciplinaires, un espace de rencontres artistiques, de performances et de création collective. Oasis – art-thérapie est un lieu plus intime, centré sur la recherche autour du soin par les pratiques artistiques, en particulier la voix et le mouvement, dans une approche sensible et corporelle.

En lien avec Transcultures et son festival international des arts sonores City Sonic, je coordonne également aujourd’hui l’initiative “City Sonic Vilnius” qui a donné lieu à plusieurs manifestations en 2022 et 2023. Ces projets m’aident à rester en lien avec des artistes très différents, et nourrissent constamment ma pratique.

Kotryna Žilinskaité (Lt)

Après avoir commencé sa carrière artistique dans les arts de la scène dès l’enfance à l’âge de huit ans, elle a grandi dans le théâtre pour enfants et adolescents, plus tard, elle a obtenu un baccalauréat en théâtre à l’Académie lituanienne de théâtre et de musique.

Depuis, Kotryna organise des festivals, des concerts, réalise des films et des pièces de théâtre, crée et participe à des performances interdisciplinaires ou chorégraphiques et des happenings (souvent marqués par le Butô) avec de nombreuses collaborations, anime divers ateliers créatifs. Kotryna a créé, à Vilnius, l’espace culturel « Užiateka », a fondé l’espace d’art-thérapie « Oasis – art-thérapie ».

Elle a étudié la musicothérapie à l’Université de Vilnius. Elle est aussi la coordinatrice de City Sonic Vilnius (plate-forme pour les arts sonores) en lien avec Transcultures (Centre des cultures numériques et sonores -Belgique) et son festival international des arts sonores City Sonic.

uziateka.live

Užiateka (Lt)

Užiateka est à la fois une organisation culturelle et une chaîne médiatique collaborant avec divers artistes et organisations créatifs. Elle crée et/ou organise des événements tels que performances, concerts, ateliers créatifs, workshops d’art thérapie et des projets artistiques interdisciplinaires.

Užiateka a été créée en 2019 dans la République d’Užupis, au bord de la rivière Vilnelė. Depuis 2023, Užiateka coule symboliquement par Vilnelė jusqu’à Neris, le fleuve principal de Vilnius et situé le long de sa côte.

Užiateka diffuse sa propre chaîne de télévision en ligne « Užiateka TV » avec différentes formes d’expression culturelle impliquant des vidéos : événements culturels, sessions éducatives et rencontres avec des artistes.

uziateka.live

Centre La Pommeraie (Be) et association Opaline (Be)

La Pommeraie a comme mission le bien-être et l’accompagnement de personnes adultes en situation de handicap en mettant les moyens nécessaires à répondre à leurs besoins et à leurs aspirations. Les valeurs de la Pommeraie doivent permettre à chaque résident de vivre et s’épanouir.

La Pommeraie est affiliée à la Ligue Nationale pour personnes Handicapées et services spécialisés. Elle trouve aussi son origine à l’institut « La Porte Ouverte » à Blicquy qui accueillait principalement des enfants et adolescents épileptiques. Mais c’est en 1972 que La Pommeraie devient véritablement autonome par l’installation de son siège social dans l’ancien couvent des Soeurs de Saint-François de Sales à Ellignies-Sainte-Anne.

C’est très logiquement qu’une section s’est créée pour recevoir des adultes travaillant en ateliers protégés. Ce foyer, situé dans une pommeraie, fut transféré à Ellignies-Sainte-Anne et c’est de son implantation initiale que lui vient son nom.

D’une structure unique au début, la décentralisation s’imposa une dizaine d’années plus tard, ce qui permit d’apaiser certaines tensions dues à la promiscuité dans le groupe, à individualiser davantage les projets et à favoriser l’intégration sociale. Depuis 1989, l’éclatement de ces différents projets en petites structures s’est encore accentué pour aujourd’hui répartir ses maisons sur quatre villages, à savoir : Ellignies-Sainte-Anne, Quevaucamps, Basècles et Tourpes.

centre-la-pommeraie.be

L’association OPALINE

OPALINE propose un lieu de vie médico-social inclusif situé à Saint-Ghislain. Cet établissement offre un environnement chaleureux et sécurisé pour les résidents, favorisant leur bien-être au quotidien. Elle accueille des personnes en situation de handicap, des personnes âgées dépendantes et des personnes en perte d’autonomie.

L’établissement est adapté pour répondre aux besoins spécifiques de chaque résident, dans le respect de leur individualité et de leur dignité. L’association se distingue par son approche personnalisée et humaine, visant à offrir un accompagnement individualisé à chaque résident.

L’équipe professionnelle et bienveillante met tout en œuvre pour garantir le confort, la sécurité et le bien-être des personnes accueillies. Les espaces de vie conviviaux et les activités variées contribuent à créer un cadre de vie agréable et stimulant pour tous.

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