Depuis 4 ans, le Centre de la Marionnette (Tournai) et Transcultures s’associent lors de la manifestation annuelle Lumen pour soutenir et valoriser des projets à dimension numérique, intermédiatique ou/et sonore d’étudiants de l’Eurométropole : Arts2 – ESA Mons, de l’ESA – Académie des Beaux-Arts de Tournai, de l’ESÄ – Nord Pas de Calais / Tourcoing – Dunkerque (avec le soutien des Pépinières Européennes de Création).
Transcultures a initié le programme Émergences numériques et sonores il y a une dizaine d’années. C’est un programme d’accompagnement construit en partenariat avec des écoles d’art de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de France.
Chaque année, les 2 structures lancent également un appel à participation national et international en direction des artistes qui travaillent aux intersections des arts numériques, des sciences et des arts de la marionnettes. Cette année, deux artistes ont été lauréats de cette bourse d’aide : Veronika Akopova et Jean -Philippe Loridan .
A noter aussi dans cette édition 2021, la présence de l’artiste français Zaven Paré, pionnier dans les champs transdisciplinaires des arts, de la robotique et des arts contemporains de la marionnette.
Lumen, rendez-vous phare où marionnettes et arts numériques se rencontrent au Centre de la Marionnette et où la programmation de chaque édition se veut familiale et gratuite ! Chacune des éditions invite le public à découvrir des univers surprenants, poétiques et singuliers. Lors de Lumen#6, un mois durant, une dizaine d’œuvres d’artistes émergents ou confirmés, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et d’ailleurs seront visibles pour découvrir l’art de la manipulation d’objets, d’images, de corps sous l’œil des arts numériques.
13 > 24.10.2021 | Exposition Emergences numériques
Séraphim Soupizet (Fr) - Murailles
“Murailles” tente de faire jouer de la musique modale à des Roses de Jéricho, plantes du désert.
Ces fougères préhistoriques ont la particularité d’avoir des mouvements visibles à l’œil nu lorsqu’elles se trouvent au contact de l’eau. Grâce à des caméras et à un programme de traitement de données visuelles, le quatuor de plantes réalise de la musique en quasi autonomie.
Diplômé de l’ESA NPDC Dunkerque/Tourcoing. La démarche de Séraphim Soupizet se développe autour des notions d’inframince et de punctum. Il cherche à partager sa fascination pour certaines choses avec humour et poésie.
Thibault Drouillon (Be) - Empty tape loop make generative composition
Dispositif sonore où une cassette vierge est lue par un lecteur. Bien que rien n’y ait été enregistré, ce dispositif analogique génère des sonorités semblables à des craquements et des bruits blancs.
Ces derniers sont captés par un micro insufflant directement dans un looper aux propriétés génératives. Le bruit généré par la cassette vierge devient dès lors le fruit d’une composition indéterminée et infinie, se réinventant continuellement.
Thibaut Drouillon commence, en 2016, à entreprendre des études en Image dans le milieu à l’école des arts visuels Arts² (Mons), marquant un tournant dans sa vision de l’art qui se solde par la découverte de l’art sonore. Il participe alors deux années de suite au workshop « Émergences sonores et numériques » organisé par Transcultures, découlant sur deux participations à des expositions collectives.
Le festival City Sonic a présenté la pièce “Percécité” en 2017 à Charleroi et “Jump Vox” à Louvain-La-Neuve en 2019 ; son travail “Machines sonores” a été diffusé à l’événement Digital Contemplation à Villers-la-Ville (Be) en 2018. Il a été accueilli en étudiant Erasmus à la Villa Arson (ENSA Nice) en 2020 dans le cadre de son master. Il a obtenu son diplôme à Arts² en 2021. Il continue d’être soutenu par Transcultures.
La chambre | Cédric Shaack (Be)
Cédric Shaack invite le visiteur dans sa chambre confinée reproduite dans la salle d’expo et choisir une enveloppe blanche sur son bureau. Chacune contient une feuille avec un QR code qui donne accès juste pour le temps de Lumen aux commentaires dune personne trans invitée pour l’occasion par l’artiste sensible aux enjeux actuels d l’expression de la diversité.
Cédric Shaack aime faire sourire les gens. Et c’est autour de ça que ses idées se développent. Il cherche à créer des pièces qui feront sourire les personnes qui les verront. Et de laisser des traces qui les feront sourire encore plus tard.
Cédric Shaack est en Master à ARTS2 (Mons) – option arts numériques
Ismaël Cabelo Salcedo (MX) - Chronique d’une pandémie + El Viaje Definitivo
Chronique d’une pandémie
Il s’agit, dans cette pièce sonore, d’aborder la chronique de la pandémie à travers des discours symboliques qui montrent les réactions que plusieurs responsables politiques de différents pays ont communiqué face à la situation, chaque discours pouvant ressembler à une copie d’un autre dans une forme de répétition à l’échelle médiatique internationale.
El Viaje Definitivo
Cette installation intermédiatique en plusieurs volets (ici en tableaux fluctuants de réalité augmentée), invite à une réflexion sur notre possible devenir. “ La seule destination est au bout du chemin. Au milieu du voyage, les possibilités sont infinies mais chaque instant est vécu comme une première fois, sans préparation”.
Artiste pluridisciplinaire d’origine mexicaine, Ismaël Cabelo Salcedo est diplomé d’ARTS2 (Mons) – option arts numériques.
Lauréats de l’appel Lumen #6
Au printemps 2021, le Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie- Bruxelles et Transcultures lançaient un appel à la conception, à l’adaptation ou à la re-création d’une œuvre artistique en lien avec les arts de la marionnette et les nouvelles technologies… De cet appel, 2 projets ont été sélectionnés qui bénéficient d’un soutien à la production et d’une aide à la diffusion
Bok-o-bok (Fr/Ru) - Flying Bodies across the field
“Flying Bodies Across the Fields” est une pièce chorégraphique pour quatre interprètes et un essaim de drones, explorant le phénomène de disparition des abeilles et le recours à des drones pollinisateurs pour compenser cette perte.
Fortement inspiré de recherches actuelles en biologie et robotique, ce projet interroge les limites de l’humain à imiter la nature et sa place dans un monde où la machine devient responsable de la reproduction des plantes, et donc de la création de vie.
- performance le 13 octobre 2021 – 19h
- Conservatoire de Tournai
- Entrée libre sur réservation
Veronika Akopova commence la danse à l’âge de cinq ans à Moscou. Après des études littéraires à l’Université d’État de Moscou, elle reçoit une bourse et s’installe à Paris pour mener une recherche sur les rapports entre poésie et danse à Paris-Sorbonne. Elle se forme en tant qu’artiste chorégraphique à ACTS École de danse contemporaine de Paris et au Centre National de la Danse, soutenue par Adami.
Elle est danseuse pour Iván Pérez dans les pièces « The Inhabitants », « Impression » et « Becoming » au Dance Theatre Heidelberg en Allemagne, ainsi que pour le chorégraphe Sylvain Groud et la compagnie israélienne C.a.t.a.m.o.n dance group. Elle crée ses premières œuvres présentées à des festivals internationaux : un solo Entrelacs (2015) et un film Catharsis (2016), puis coréalise et chorégraphie le film Rand() (2018), commande d’un organisme russe pour la danse contemporaine.Florian Goralsky est un réalisateur, monteur et chef-opérateur français né à Strasbourg en 1990. Il découvre sa passion pour le cinéma très tôt, dès l’âge de dix ans. Jusqu’en 2012, il travaille à Strasbourg sur plusieurs documentaires auprès des « Films de l’Europe », notamment à destination de Arte ou des institutions européennes (Conseil de l’Europe). En 2012 il s’installe à Paris et réalise ses courts-métrages d’études au Conservatoire Libre du Cinéma Français. Ses compétences en programmation l’amènent à développer des projets mêlant art et nouvelles technologies. Il participe à la création du pôle Réalité Virtuelle (VR) de l’agence de communication neostory (Groupe Axxess) comme conseiller technique et artistique. En 2018, Florian Goralsky et Veronika Akopova reçoivent une commande de l’organisme russe pour la danse contemporaine Pro Dvigenie, et tournent un court-métrage de danse à Moscou. En 2019, il réalise deux courts-métrages de fiction, dont « Saisons instables » dans la région Grand-Est en partenariat avec des institutions locales de Sainte-Marie aux Mines.
Conception et chorégraphie : Veronika Akopova / Interprètes : Veronika Akopova, Clément Fleuriel, Julie Vivès / Développement drones : Florian Goralsky / Création musicale : Andrei Karasyov / Création costumes : Laure Fernandez, Jade Basset / Co-productions : Festival de danse de Gdansk / Klub ak, Dance Theatre Heidelberg / Theater und Orchester Heidelberg, Scènes & Territoires Soutiens : Région Île-de-France, DRAC Grand Est, Groupe Caisse des Dépôts, Théâtres du Val d’Yerres, CCN de Roubaix / Ballet du Nord, Ville d’Obernai, Centre National de la Danse / Ce projet est lauréat 2020 du Fonds Régional pour les Talents Émergents (FoRTE), financé par la Région Île-de-France.
bok-o-bok.org
Jean-Philippe Loridan (Be) - Routine
Ce travail propose une réflexion sur l’être, la présence associée à l’univers numérique. Une série d’individus, laissés pour compte évoluant dans un environnement neutre.
Tourner en rond… des organismes qui furent autrefois humains par l’utilisation de la technique de motion capture : enregistrements de mouvements passés, biologiques, chorégraphie d’instants banals et fragiles.
Jean –Philippe Loridan est issu des Beaux-Arts de Dunkerque et de Tourcoing. Artiste et performeur vidéo , il s’illustre sur de nombreux projets tel que Stabil, une plate-forme d’exploration émotionnelle de notre environnement technologique. La navigation en temps réel dans un environnement en 3 dimensions interagissait avec une musique digitale. Artiste numérique, son travail construit une réalité augmentée kaléidoscopique qui varie entre dépouillement et saturation. Ses mondes virtuels portent en eux des réminiscences de notre société actuelle éclatée en de multiples facettes.
03 > 24.10.2021 | Exposition Ouvrages encore sur établis - Zaven Paré
Cette exposition met en espace quelques spécimens de machines, des ébauches de dispositifs optiques, mécaniques, pneumatiques, électromécaniques et électroniques, construits par le plasticien et metteur en scène Zaven Paré.
Ça marche, ça ne marche pas, mais tout cela est-il vraiment raisonnable?
Zaven Paré esquisse ses projets comme autant de tentatives poétiques pour donner vie à des corps morcelés, des mains ou des jambes, par exemple; des monstres tel un chien bicéphale, entre autres. Mais rien de bien effrayant, puisque ses machines menacent surtout de tomber en panne. Entre low tech et high tech ses artefacts semblent poser autant de questions que cet artiste peut avoir de doutes sur l’art et la nécessité de tout cela. Ça a parfois un air de ressemblance, ça parle un peu, ça bouge à peine, ça fait de simples cliquetis ou ça pulse.
En général, le théâtre d’objet essaye de proposer la mise en scène de leurs modes d’existences, ici Zaven Paré nous en propose un petit inventaire.
Zaven Paré construit les machines qu’il dessine (collections du Ballard Museum of Puppetry / Connecticut et collections du Musée Gadagne / Lyon).
Zaven Paré est né en Algérie et a grandi dans la région Parisienne. Il a étudié la peinture et la gravure à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et le dessin scientifique au Museum National d’Histoire Naturelle. En 1983, il expose sa première installation majeure au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
À Montréal, où il s’est installé en 1986, il a travaillé sur de multiples fronts, dont l’illustration, la peinture et le design, traversant les frontières des modèles de création traditionnels avec différents médias. La peinture occupe une grande partie de son oeuvre durant les très prolifiques années 80, au cours desquelles il a également conçu des décors et des costumes pour les chorégraphes Marie Chouinard et Edouard Lock, pour le compositeur Mauricio Kagel et pour le metteur en scène Denis Marleau.
De retour en France dans les années 90, Zaven a repris la gravure et publié de nombreux livres d’artiste, répondant également à des commandes de prestigieuses manufactures telles qu’Aubusson, Beauvais et Sèvres.
Zaven Paré est également connu comme performeur, notamment pour son utilisation de la robotique. Zaven Paré est un artiste titulaire d’un Post-Doctorat en Robotique – Osaka University (2010) et d’un Doctorat en Lettres – Université de Metz (2009). Il est chercheur associé des laboratoires Populations Japonaises (INALCO), Anthropologie et Anthropomorphisme (ARTMAP) et Théâtralité, Performativité et Effets de Présence (UQAM/Canada). Il a été Lauréat du French American Fund of Performing Arts au Californian Institute for the Arts (CalArts) à Los Angeles (1999-2001), de la bourse Arte e Tecnologia – RioArte au Brésil (2002).
Il a été résident de la Villa Kujoyama, boursier de la Japan Society for Promotion of Science (JSPS) en tant que Robot Drama Researcher pour le répertoire du dramaturge Oriza Hirata avec des humanoïdes et des androïdes dans l’Intelligent Robotics Laboratory du professeur Hiroshi Ishiguro.
En 2011, il a reçu le Prêmio Sergio Motta de Arte e Tecnologia (São Paulo) pour l´ensemble de sa carrière.
(Biographie de la Galerie Charlot – Paris)
zavenpare.com
Informations
- 03 > 24.10.2021| Festival
- 13 > 24.10.2021| Transcultures @ Lumen #6
- Télécharger le programme
- Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie-Bruxelles
- Rue Saint-Martin 47 7500 Tournai – Belgique
- maisondelamarionnette.be
Production
- Centre de la Marionette
- En partenariat avec Transcultures, les Pépinières Européennes de Création.
- Avec le concours d’Arts2 – ESA Mons, de l’ESA – Académie des Beaux-Arts de Tournai, de l’ESÄ – Nord Pas de Calais / Tourcoing – Dunkerque.
- Lumen#6 est intégré à la programmation de l’Art dans la Ville. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Cellule Arts Numériques et de la Province de Hainaut.